Pour le gouvernement allemand, le "oui" des Suisses à l'initiative sur l'immigration de masse "soulève beaucoup problèmes". Berlin attend maintenant des explications des autorités helvétiques, alors que Didier Burkhalter doit rencontrer prochainement Angela Merkel.
"Le gouvernement fédéral a pris connaissance du résultat de ce référendum et le respecte", a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel, lundi à Berlin. "De notre point de vue, le résultat soulève beaucoup de problèmes", a-t-il dit.
"Notre intérêt doit être de préserver aussi étroitement que possible la relation entre l'UE et la Suisse", a-t-il encore précisé.
Le ministre allemand des affaires étrangères Franz-Walter Steinmeier a, lui, estimé que la Suisse s'était nui en premier lieu à elle-même. La Confédération profite de son ouverture au monde, "économiquement elle vit de ses échanges avec ses voisins", a-t-il affirmé. M. Steinmeier a rappelé l'intensité des échanges entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg.
Comme M. Steinmeier, le chef de la diplomatie britannique William Hague a souligné que ce résultat n'était "pas un bon signe" avant les élections européennes de mai.
Les ministres européens des affaires étrangères entendent respecter, eux aussi, la décision du peuple suisse. Mais le message qu'ils ont transmis à l'unisson à Berne est clair: la libre-circulation des personnes n'est pas négociable.
En échange de la libre-circulation, la Suisse a obtenu l'accès au marché européen, a déclaré lundi le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn, avant une réunion avec ses homologues. "Et si l'une tombe, l'autre tombe aussi", a-t-il ajouté.
Le ministre du Grand-Duché a pris à partie Christoph Blocher. Le chef de file de l'UDC "est certes un homme qui a beaucoup d'argent", mais il a une vision à très court terme, a-t-il affirmé.
Le ministre français des affaires européennes Thierry Repentin a de son côté promis de s'engager pour que les frontaliers français ne subissent pas de contrecoup.