Les employeurs rejettent les pauses d'allaitement prévues

La durée des pauses d'allaitement sera bientôt fixée précisément dans la loi sur le travail. Les employeurs et l'Union suisse des arts et métiers ne sont pas d'accord avec le projet, qui était en consultation jusqu'à vendredi. Ils exigent des pauses plus courtes et voient un risque d'abus.

Actuellement déjà, les mères qui travaillent ont droit, durant la première année après la naissance d'un enfant, à des pauses d'allaitement rémunérées. Mais leur durée n'est pas précisée légalement.

Cette lacune dans la loi sur le travail doit être comblée pour que la Suisse puisse adhérer à la convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur la protection de la maternité.

Le Parlement a donné son feu vert à la participation de la Suisse en adoptant, en décembre 2012, une initiative parlementaire en ce sens. Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a été chargé d'élaborer une nouvelle règlementation, en modifiant une ordonnance.

Les employeurs veulent des pauses plus courtes

Selon le projet du SECO, les femmes qui allaitent ont droit à au moins 30 minutes de pause pour une durée de travail allant jusqu'à quatre heures.

Ces pauses doivent être d'au moins 60 minutes pour une période de travail entre quatre et sept heures, et d'au moins 90 minutes pour une durée de travail de plus de sept heures. Comme c'était le cas jusqu'à présent, ces pauses ne sont prévues que durant la première année de vie de l'enfant.

Pour l'Union patronale suisse (UPS), ce projet va trop loin. Elle souhaite qu'aucune pause ne soit accordée pour une période de moins de quatre heures de travail. "Pour une durée de moins de quatre heures, il est possible pour la majorité des femmes d'allaiter leur enfant avant et après", écrit l'organisation dans sa prise de position.

Pour des durées de travail plus importantes, l'UPS demande en outre des pauses plus courtes que ce que propose le SECO. L'Union suisse des arts et métiers (usam) se rallie à ces revendications.

Les employeurs s'offusquent aussi que, contrairement au droit actuel, on ne fasse plus de différence entre une pause d'allaitement effectuée dans l'entreprise ou à l'extérieur. Une mère pourrait ainsi quitter son travail plus tôt pour pouvoir aller allaiter son enfant.

Solution praticable pour Alliance f

Alliance f, l'Alliance de sociétés féminines suisses, qualifie ces réflexions d'"arguments fallacieux" et d'"insinuations". La révision prévue est tout à fait praticable et constitue une bonne solution pour toutes les parties, estime l'organisation faîtière. Pour l'Union syndicale suisse (USS) également, la solution élaborée est un pas important pour pouvoir mieux concilier travail et famille.

Travail.Suisse, pour sa part, n'est pas entièrement satisfait. Alors que les employeurs réclament des pauses plus courtes, l'organisation syndicale souhaite au contraire les rallonger de 30 minutes pour chaque catégorie.

Selon les données du SECO, les nouvelles règles ne concerneraient qu'une petite partie des mères actives professionnellement. "Au vu de ce petit nombre, comptabiliser le temps consacré à l'allaitement comme temps de travail ne pose pas de problème et les coûts pour les employeurs sont faibles", écrit le SECO dans son rapport explicatif.

/ATS


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