Les enfants de langue française habitant Nidau (BE) devront à l'avenir effectuer leur scolarité en allemand. Pour des raisons financières, le Conseil de ville a décidé jeudi soir à une courte majorité de ne plus leur permettre de suivre des classes en français à Bienne, commune bilingue adjacente.
La décision a été prise par 15 voix contre 13. Les élèves qui ont déjà commencé l'école à Bienne pourront cependant la finir là. Le nouveau règlement devrait permettre des économies s'élevant à au moins 150 000 francs par an. Le Parti Radical Romand examine le lancement d'un référendum.
Le maire de la commune Adrian Kneubühler a estimé avant le vote que la décision à prendre était un choix entre la peste et le choléra. Soit on fait preuve de manque de sensibilité, soit on contrevient aux impératifs économiques.
Mais comme la commune enregistre un déficit annuel de 3 millions de francs, le Conseil de ville a l'obligation de chercher des possibilités d'économiser dans tous les secteurs où les dépenses ne sont pas prévues de manière contraignante par la loi.
La majorité de la commission de gestion a soutenu l'exécutif. En définitive, Nidau est une commune germanophone. Les enfants de langue française n'ont pas de droit à suivre une école dans leur langue. Cette possibilité, qui existait depuis 30 ans, était un geste de bonne volonté.
Choqués par le projet, les trois représentants du Parti Radical Romand estimaient qu'il donnerait un coup d'arrêt à l'établissement de jeunes familles romandes. En outre, c'est une perte d'image importante pour la commune. Ils ont exigé de nouvelles négociations avec Bienne et envisagent un référendum.
Les socialistes et les verts doutent qu'on réalise des économies, dans la mesure où Nidau devra mettre à disposition de nouvelles infrastructures pour une quinzaine d'élèves supplémentaires. Le maire a répondu qu'un réaménagement de l'école était de toute façon nécessaire. Il est donc préférable d'investir à Nidau.