L'armée ne bénéficiera pas de plus de moyens. Le Conseil des Etats a refusé tacitement une motion du National visant un budget militaire à 5 milliards. Les sénateurs ont jugé que le Conseil fédéral doit conserver son autonomie en matière de programmes d'armement.
Le texte réclame un programme d'armement "plus" d'ici fin février pour combler les "lacunes criantes" en matière d'équipement. Il a été lancé après que le Conseil fédéral a refusé d'accorder au Département fédéral de la défense les millions économisés par le refus de l'achat de 22 avions de combat Gripen.
Quelque 300 millions de francs par an étaient réservés pour le jet dans le budget de 2014 à 2016. Après l'échec du Gripen en votation le 18 mai, le gouvernement a attribué la somme, environ 800 millions de francs, aux autres départements. Cette décision n'a pas plu à la majorité de droite du National, adepte d'un budget militaire de 5 milliards par an.
La motion n'est pas réalisable: il n'existe aucun projet d'armement assez mûr pour engager à court terme des millions, a expliqué le ministre de la défense Ueli Maurer. Pour le gouvernement, l'armée devrait se contenter à terme d'une enveloppe annuelle de 4,875 milliards.
L'armée disposera en revanche de 409,9 millions de francs pour rénover ou construire de nouveaux bâtiments en 2015. Suivant le National, le Conseil des Etats a approuvé jeudi par 40 voix sans opposition de libérer ce crédit cadre annuel, faisant fi des économies demandées par la gauche.
Sur cette somme, quelque 81 millions seront destinés à la construction d'un nouveau "complexe des opérations" et d'une centrale de chauffage à l'aérodrome de Payerne (VD). Les nouvelles infrastructures devraient être opérationnelles d'ici fin 2019.
Le même échéancier est prévu pour la deuxième étape de l'assainissement général de la place d'armes de Bure (JU). Ces travaux sont devisés à un peu plus de 38 millions. Une enveloppe de 30 millions est par ailleurs réservée aux locations auprès de tiers. Les autres projets, qui coûtent moins de 10 millions par cas, sont couverts par un crédit cadre de 290 millions.
Le coeur de ces investissements se situe cette fois en Suisse romande, a fait remarquer Ueli Maurer: "Avec ces rénovations, nous pourrons remplacer de nombreux vieux bâtiments, permettant ainsi d'augmenter leur efficacité".