Les responsables des universités suisses ont tiré les leçons de l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse. A l'avenir, ils s'investiront davantage lors des votations qui les concernent, rapporte le "Schweiz am Sonntag".
Les universités ont été les premières à subir les conséquences du vote du 9 février. L'Union européenne a gelé les programmes Erasmus et "Horizon 2020". "Nous avons compris la leçon", déclare Antonio Loprieno, président de la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS), dans une lettre d'information de la Conférence publiée sur son site internet.
"Les universités vont faire entendre leur voix de façon plus directe et plus perceptible lorsque ce sera nécessaire", poursuit M. Loprieno. Martine Rahier, présidente de swissuniversities - qui réunira dans un an tous les types de hautes écoles-, admet "que nous aurions dû mieux communiquer avant".
"Nous exigeons que la CRUS soit incluse dans discussions à venir sur les contingents", déclare encore M. Loprieno, qui relève que les besoins spécifiques des universités en personnel scientifique "ne se recoupent pas avec ceux de l'économie". Selon le CRUS, une rencontre avec l'Office fédéral des migrations est prévue.
Le sort des postdoctorants préoccupe particulièrement Patrick Aebischer et Dominique Arlettaz, président de l'Ecole polytechnique de Lausanne et recteur de l'Université de Lausanne. "Ils contribuent beaucoup à la vivacité de notre activité scientifique et nous devons pouvoir continuer à les attirer en Suisse", estime M. Arlettaz.
De plus, l'appel "pour un espace européen des hautes écoles ouvert", lancé le 4 mars par les étudiants suisses et les hautes écoles, a été signé par près de 27'000 personnes, indique encore la CRUS.