Le ministre de la défense Ueli Maurer assure qu'il renoncerait à obtenir un engagement 24h sur 24 des forces aériennes si le peuple disait "non" à l'acquisition des Gripen le 18 mai. Sans de nouveaux avions, il ne vaut pas la peine de former de nouveaux pilotes, affirme le conseiller fédéral dans une interview à la "Nordwestschweiz".
"Former 40 à 50 pilotes supplémentaires n'aurait aucun sens si ceux-ci pourraient ne pas être nécessaires après 2025 en l'absence de nouveaux avions Gripen", souligne Ueli Maurer. En plus, les F/A-18 devraient être mis hors course d'ici là.
"Je ne prendrai pas part à cela", martèle le ministre de la défense. Ces réformes "ne valent la peine que si elles sont garanties sur la durée", poursuit-il. Mis à part les nouveaux pilotes, dont la formation dure six ans, davantage de personnel au sol serait nécessaire. Les coûts pour ces 100 nouveaux postes se montent à 300 millions de francs par année, d'après M. Maurer.
Actuellement, les forces aériennes ne sont prêtes à intervenir que durant les heures de bureau. L'espace aérien est sous surveillance durant la nuit et en fin de semaine, périodes pendant lesquelles l'armée se repose sur les forces des pays voisins en cas d'incident. Cette situation a fait scandale à l'international en février, quand un pilote éthiopien a détourné un avion de ligne sur Genève.
Le Parlement avait déposé, en 2010 déjà, une motion exhortant le Conseil fédéral à réformer l'engagement des forces aériennes. Le gouvernement l'a soutenue. "Si l'on rejette les Gripen, je devrai retourner devant le Parlement, pour qu'il évalue à nouveau la situation", explique Ueli Maurer.
En cas de "non" à l'achat des Gripen, il est exclu que l'armée les loue, annonce par ailleurs le conseiller fédéral, répondant ainsi aux spéculations de plusieurs médias. Une telle situation "pourrait aller contre la volonté du peuple", ajoute-t-il. Si la proposition devait faire naufrage, il faudra plutôt analyser pourquoi les Suisses ont refusé les avions.