Quelque 10'000 personnes ont manifesté samedi sur la Place fédérale à Berne en faveur d'une Suisse ouverte et solidaire. Et une réunion a été organisée par le ministre Johann Schneider-Ammann pour discuter des conséquences de l'initiative UDC pour l'économie.
Trois semaines après le "oui" à l'initiative contre l'immigration, plusieurs orateurs ont mis en garde avec insistance contre les conséquences d'un isolement du pays.
Cette manifestation nationale a été mise sur pied par près de 60 partis, syndicats et organisations, dont plusieurs associations d'étrangers. Les organisateurs ont estimé le nombre de participants à 12'000.
Des drapeaux, des ballons colorés et de nombreuses banderoles ont animé la Place fédérale. "La Suisse sans étrangers est comme du chocolat suisse sans cacao", pouvait-on lire sur un calicot, alors qu'un autre disait en substance que les frontières sont construites et que chacun est un être humain.
Les conséquences de l'initiative seront ressenties aussi bien par les Suisses que par les étrangers, ont averti plusieurs orateurs. Les droits des quelque 1,8 million de personnes dépourvues du passeport à croix blanche risquent de se dégrader sérieusement. "Or la population migrante a largement contribué jusqu'ici à notre prospérité commune, à notre qualité de vie et à notre diversité culturelle".
Par ailleurs, le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann a organisé samedi après-midi une table ronde sur l'immigration avec plusieurs acteurs de l'économie, dont Heinz Karrer, le président d'economiesuisse.
"De nombreuses idées ont été évoquées par les représentants des différentes branches", a-t-il dit, pour éviter que l'initiative adoptée le 9 février ne pèse trop fortement sur l'économie helvétique.
Les participants étaient d'accord sur plusieurs points: planifier rapidement, préserver les bilatérales, maintenir les deux cercles UE-pays tiers, gérer spécifiquement les frontaliers, garantir la flexibilité et inclure les initiants dans les discussions.