Médicaments contre-indiqués pour au moins 42'000 Suisses en 2010

Sur un échantillon de 3,13 millions de Suisses, environ 42'000 - soit 1,3% - ont eu recours au moins une fois en 2010 à une association de médicaments contre-indiquée, selon une étude mandatée par la Fédération des médecins suisses (FMH) et santésuisse, la faîtière des assureurs maladie. En ne prenant que les "plus de 70 ans", la proportion atteint 4%.

Parmi 20'720 praticiens, les experts du Basel Institute for Clinical Epidemiology and Biostatistics (CEB) ont décelé chez 457 d'entre eux une tendance à prescrire des associations de médicaments qualifiées de "contre-indiquées" ou "contre-indiquées par précaution" à leurs patients, écrivent-ils dans le dernier "Bulletin des médecins suisses" paru mercredi.

Le but de cette étude était d'analyser s'il était possible de définir des indicateurs de qualité grâce aux données des assurances maladie concernant la facturation des médicaments dans le secteur des soins médicaux ambulatoires. Ces indicateurs pourraient permettre de savoir si les médicaments sont prescrits correctement.

Les experts se sont basés sur les effets indésirables cliniquement significatifs que pourraient avoir deux médicaments attribués en même temps. Ils ont analysé sous forme anonyme les prestations médicales, les médicaments et les examens de laboratoire pris en charge pour les trois groupes d'assurances CSS, Helsana et Sanitas en 2010. Ils ont ainsi eu accès aux données concernant 3,13 millions d'assurés, ce qui représente 40% de la population helvétique.

Tolérance et surveillance

Les résultats ne doivent pas faire oublier que dans des cas isolés, certains patients peuvent tolérer sans problème une interaction médicamenteuse, alors que d'autres font l'objet d'une surveillance adaptée avec éventuel changement de dosage, nuancent les auteurs de l'étude. Sans compter qu'il n'est pas toujours possible d'éviter les interactions présentant des risques.

En outre, il est possible que plusieurs médecins prescrivent des remèdes à un même patient ou qu'un praticien ait pris une décision après une "estimation éclairée des risques et des bénéfices". Des indicateurs se basant sur les données des assureurs maladie présenteraient une fiabilité trop faible pour juger de la qualité de l'attribution des médicaments, concluent les experts.

/SERVICE


Actualisé le

 

Actualités suivantes