Meurtre d'Adeline: enquête d'experts externes au canton de Genève

Le Grand Conseil genevois veut en savoir plus sur les dysfonctionnements ayant conduit à la mort d'Adeline en septembre. Les députés ont décidé par 52 voix, contre 30 non et 5 abstentions de nommer une commission d'experts externes au canton.

Le principe d'une commission d'enquête parlementaire sur cette affaire avait été refusé à une courte majorité début juin. Une nouvelle motion a été déposée. "La démarche se veut apolitique et moins lourde pour le Grand Conseil, conformément à la demande de la famille de la victime et à celle de la pétition des proches", a plaidé le député UDC Thomas Bläsi.

La commission nommée par le bureau du Parlement devra notamment éclaircir les contradictions entre le rapport de l'ex-conseiller d'Etat Bernard Ziegler, mandaté par l'Etat, et celui du professeur Benoît Chappuis, nommé par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). "Ces enquêtes n'ont pas révélé tous les niveaux de responsabilités", a fait valoir le socialiste Roger Deneys.

La commission aura aussi pour mission de juger de la pertinence de la nomination de l'avocat du conjoint d'Adeline à la présidence des HUG et de se prononcer sur la sanction infligée à la directrice de La Pâquerette, où travaillait la sociothérapeute tuée par un détenu dangereux lors d'une sortie accompagnée. Enfin, elle devra faire toute proposition ou recommandation utile à l'administration.

Ouverture de Curabilis repoussée

Le PLR a refusé cette motion. "Il y a assez d'enquêtes en cours. Rien ne satisfait ce Parlement", a critiqué le libéral-radical Renaud Gautier.

Un avis partagé par le conseiller d'Etat Pierre Maudet. Selon le ministre de la sécurité, il ne faut pas rejuger le travail de M. Chappuis qui a engendré des frustrations. "Il faut attendre les conclusions des autres enquêtes administratives et de la procédure pénale", a-t-il fait valoir.

Quant à la volonté d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise, le gouvernement travaille sur ce point, a assuré M. Maudet. "J'ai décidé de repousser encore l'ouverture de Curabilis, car tous les risques ne sont pas écartés", a-t-il annoncé. Selon lui, le concept sociothérapie n'est pas encore au point. Curabilis doit accueillir des détenus dangereux nécessitant des soins psychiatriques.

/ATS


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