Plus d'une semaine après le meurtre d'Adeline à Genève, près de 200 personnes habillées de noir ont marché samedi après-midi à travers le centre-ville de Lausanne. Parties du Tribunal cantonal, elles ont rejoint le Tribunal fédéral. Sur les marches de la Haute Cour, elles ont crié à plusieurs reprises "Plus jamais ça".
"Lucie, Marie, Adeline, encore combien de noms devront venir s'ajouter à cette liste pour que de véritables mesures soient prises?". Distribuée sur des feuilles, cette question était aussi portée par les manifestants sur leurs vêtements. Une pancarte accusait également: "Criminel notre système".
L'appel à "une marche noire" avait été lancé sur Facebook pour "se révolter contre les responsables de toutes les victimes", en référence aux meurtres d'Adeline, Marie et Lucie. L'organisatrice Safae Gebbhari s'est présentée comme "une simple maman" indignée par ces meurtres et très émue par le sort de l'enfant de huit mois d'Adeline.
Le noir, c'est "le signe de la révolte, de la colère", a-t-elle expliqué à l'ats. "Nous ne voulons plus de failles dans le système". Les parents de Lucie se sont joints à la marche. "Nous avons les mêmes revendications: un meilleur suivi des délinquants dangereux", a affirmé le père en soulignant l'importance de la reconnaissance par la justice de ses erreurs.
Démission sans salaire
Sur les marches du Tribunal fédéral, plusieurs personnes ont pris la parole en vrac: "autorités incompétentes", "on espère qu'il n'y aura plus de marches comme celle-ci, que les autorités agissent", "démission sans salaire" pour tous ceux qui ont failli, a-t-on pu entendre.
Adeline sera enterrée lundi à Avusy (GE). La jeune sociothérapeute genevoise a été enlevée jeudi 12 septembre par un récidiviste dont elle s'occupait lors d'une sortie en vue d'un cours de thérapie équestre. Le meurtrier présumé a été arrêté dimanche dernier en Pologne et devrait être extradé.
Marie avait elle été tuée à la mi-mai près de Payerne (VD) par un récidiviste condamné en 2000 à 20 ans de prison pour meurtre et viol et au bénéfice des arrêts domiciliaires.
La jeune Fribourgeoise Lucie a été tuée en mars 2009 à Rieden (AG) par un récidiviste mis en liberté conditionnelle six mois avant le drame. L'assassin a été condamné en octobre 2012 à l'internement à vie.