Fabrice A, l'assassin présumé de la sociothérapeute genevoise, a été arrêté dimanche après-midi en Pologne, près de la frontière allemande, après une traque de trois jours et demi. En Suisse, la classe politique s'interroge sur la pertinence du système d'exécution des peines après l'évasion de ce violeur récidiviste.
Le suspect, un Franco-Suisse de 39 ans, a été interpellé alors qu'il circulait au volant de la voiture blanche dans laquelle il roulait jeudi déjà, jour de l'assassinat de sa thérapeute, selon le Ministère public genevois. L'opération a été menée par la police polonaise alertée par un mandat d'arrêt international.
Des informations recueillies par la brigade criminelle de la police judiciaire ont permis l'interpellation de Fabrice A. à Kolbaskowo, localité polonaise près de la frontière allemande, à quelque 150 km au nord-est de Berlin, ont précisé les autorités judiciaires et policières allemandes. Celles-ci ajoutent que l'arme présumée du crime a été retrouvée dans la voiture du suspect.
Une demande d'extradition sera adressée dans les prochaines heures aux autorités judiciaires polonaises, a annoncé le procureur genevois Olivier Jornot au "19:30" de la RTS. La traque qui a pris une ampleur européenne avait débuté à Weil am Rhein (D), près de Bâle, où avait été localisé vendredi le téléphone portable de la victime.
Un chien policier a flairé la trace du fugitif mais les fouilles menées dans cette région frontalière n'ont rien donné. Cette tragique affaire qui fait suite aux meurtres de Lucie et de Marie par des récidivistes force la classe politique à s'interroger sur la pertinence du système d'exécution des peines. De nombreuses voix se font entendre pour durcir le régime des sorties.
Fabrice A. qui purgeait une peine cumulée de 20 ans pour viol aurait pu demander une libération conditionnelle en 2015. Il avait intégré le centre de sociothérapie de "La Pâquerette" pour se préparer à un retour progressif à la liberté. C'est dans cette optique qu'il se rendait jeudi avec Adeline, sa sociothérapeute, dans un centre équestre de Bellevue (GE) quand tout a basculé.