Le trafic automobile à une dizaine de postes frontière franco-suisses des cantons de Vaud et Neuchâtel a été perturbé vendredi par des travailleurs frontaliers résidant en France, mécontents de ne plus pouvoir recourir à des assurances-maladie privées pour couvrir leurs frais de santé. Des barrages filtrants ont été mis en place. L'action a duré toute la journée.
Les manifestants ont utilisé des véhicules, des palettes et des pneus pour bloquer la circulation, a expliqué le porte-parole de l'Administration fédérale des douanes, Michel Bachar. Des bouchons pouvant atteindre une dizaine de kilomètres par endroits ont été signalés côté français.
Le trafic a été bloqué aux postes de douane des Charbonnières (VD), du Brassus (VD), des Brenets (NE), du Col de France, au Cerneux-Péquignot (NE), des Verrières (NE), de Vallorbe (VD) et de L'Auberson (VD). Aucune perturbation n'a en revanche été signalée dans les régions jurassienne et genevoise.
L'appel à la manifestation a été lancé par l'association l'Amicale des frontaliers. Dès juin, les travailleurs frontaliers résidant en France et ayant choisi le système français pour couvrir leurs frais de santé ne pourront plus s'assurer auprès de compagnies privées. Ils devront cotiser à la Sécurité sociale française.
Pouvoir d'achat rogné
Les frontaliers vont voir ainsi leur pouvoir d'achat diminuer dans la plupart des cas, les assurances privées se révélant souvent bien moins onéreuses que la Sécurité sociale. Ils ne pourront par ailleurs plus se faire soigner en Suisse, comme c'est le cas aujourd'hui avec une assurance privée.
Cette mesure devrait rapporter 100 millions d'euros à la Sécurité sociale la première année et 150 millions d'euros par la suite. La France compte 154'000 travailleurs frontaliers franco-suisses, dont 28'000 dans le Doubs, indique le Syndicat national des frontaliers de France.