Didier Burkhalter, qui assure la présidence tournante de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a rejeté mercredi tout "statu quo" dans le conflit opposant l'Azerbaïdjan à l'Arménie sur la région du Nagorny-Karabakh. Il a appelé les deux pays à relancer les négociations pour mettre fin à ce différend de plusieurs décennies.
"Le statu quo n'est pas vraiment une option. Nous devons aller vers la paix peu à peu", a affirmé le président de la Confédération lors d'une conférence de presse à Erevan,
Affirmant que la Suisse était prête à aider à trouver une issue pacifique au conflit, Didier Burkhalter a réitéré son soutien à une proposition de rencontre à Paris entre les présidents des deux pays ennemis.
"Nous sommes prêts à soutenir l'amélioration de l'environnement pacifique (...). Nous sommes prêts à un soutien et une contribution suisses dans ce processus", a-t-il déclaré, estimant que "la nouvelle rencontre entre les deux présidents devrait être le point de départ d'une nouvelle phase de négociations".
A Erevan, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a achevé une visite de trois jours dans le Caucase du Sud qui l'a d'abord mené en Azerbaïdjan lundi, puis en Géorgie mardi. A Bakou lundi, il avait déjà appelé les deux pays à accentuer leurs efforts pour un règlement pacifique du conflit sur le Nagorny-Karabakh.
Rattachée à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, le Nagorny-Karabakh, une région séparatiste en majorité peuplée d'Arméniens, a été l'enjeu d'une guerre qui a fait 30'000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994. Mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la région, qui reste une source de tensions dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située entre l'Iran, la Russie et la Turquie.
Les violences meurtrières se sont intensifiées ces derniers mois le long de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et sur la ligne de front au Nagorny-Karabakh. Les deux parties s'accusent mutuellement de déclencher des attaques.
Les négociations de paix sur le Nagorny-Karabakh sont conduites sous les auspices du Groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, Etats-Unis, France).