Le gérant de fortune de 57 ans qui a voulu se débarrasser de sa riche épouse en février 2012 a été condamné vendredi par le Tribunal criminel de Genève à 11 ans de prison pour instigation à tentative d'assassinat. Le tueur à gages kosovar engagé pour l'occasion écope de la même peine pour tentative d'assassinat.
Le complice du tueur à gages, qui attendait dans la voiture le soir de l'agression, a été considéré par les juges comme coauteur de l'acte et a été condamné à 7 ans de prison. L'intermédiaire, qui avait mis en contact les protagonistes de l'affaire, s'est lui aussi vu infliger une peine de 7 ans de prison.
Les juges ont rappelé que l'accusé principal a songé à tuer la mère de ses deux enfants pendant près de deux ans, pour un mobile égoïste de nature purement financière. L'homme, en instance de divorce avec sa femme, voulait l'héritage ainsi que toucher 2 millions de francs d'assurance-vie.
A aucun moment, le couple, qui vivait séparé, ne s'est disputé à propos des enfants, contrairement à ce qu'a affirmé le mari cupide durant le procès. Le Tribunal criminel n'a pas non plus estimé que l'accusé était dépressif au moment des faits. Les juges se sont ainsi écartés des expertises qui prétendaient le contraire.
Les peines prononcées sont très éloignées des sanctions demandées par le procureur Johan Droz. Ce dernier avait requis 18 ans de prison à l'encontre du mari et 16 ans à l'encontre du tueur à gages. Il avait aussi réclamé des peines de 15 ans et 13 ans de prison pour les deux autres complices.
Le représentant du Ministère public va faire appel de ce jugement. Les avocats des prévenus entendent également recourir. Le verdict a été prononcé dans une salle pleine à craquer. De nombreuses personnes d'origine kosovare étaient présentes.
L'homme qui a joué le rôle d'intermédiaire dans cette affaire possède une entreprise qui marche bien à Genève. Il est en Suisse depuis 30 ans. Le Tribunal criminel l'a laissé en liberté en attendant le jugement définitif.