Les Suisses ne veulent plus de la libre circulation des personnes avec l'Union européenne (UE). Par 50,3% des voix, ils ont accepté dimanche l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", désavouant les milieux économiques et les autorités.
L'opposition unanime de la Suisse romande, de Bâle-Ville, de Zurich et de Zoug a été vaine.
Avec son initiative sur l'immigration, l'UDC a remporté un vote contre les autres partis gouvernementaux après presque quatre ans sans victoire. L'UDC est du côté des vainqueurs pour la septième fois depuis 2004.
L'UDC l'avait emporté pour la dernière fois avec l'initiative pour le renvoi des étrangers criminels en novembre 2010. C'était sa première victoire avec sa propre initiative. Un an auparavant, le peuple avait dit oui à l'initiative sur les minarets: l'UDC était alors le seul parti gouvernemental à soutenir les initiants.
En 2008, le texte proposant l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine avait convaincu les Suisses comme l'internement à vie des délinquants dangereux. L'UDC était là encore seule à soutenir ces initiatives face aux autres partis en place. Seuls les petits partis de droite s'étaient engagés de son côté.
En 2004, la naturalisation facilitée des jeunes étrangers comme la naturalisation automatique pour les étrangers de la 3e génération avaient échoué devant le peuple. Le parti nationaliste était là encore le seul parti au pouvoir à s'engager dans ce sens.
Jusqu'à présent, l'UDC n'avait en revanche engrangé aucun succès en tentant de résister à l'ouverture européenne. Les accords de Schengen/Dublin en 2005, la libre circulation des personnes en 2005 et 2009 ainsi que le milliard de cohésion en 2006 ont été adoptés malgré les campagnes musclées de l'UDC.
Depuis trois ans, le parti de Christoph Blocher ne s'en tirait pas très bien en votations. En juin 2013, il a subi sa plus lourde défaite avec son initiative en faveur d'une élection du Conseil fédéral par le peuple.