Le procès d'un Français de 29 ans qui avait fauché un ouvrier bâlois de 24 ans sur l'autoroute A9 en 2011 s'est ouvert jeudi à Lausanne. Le Ministère public a requis deux ans de réclusion avec sursis. Le verdict sera prononcé en fin de journée.
Pendant l'audience, le Haut-Savoyard âgé aujourd'hui de 29 ans a affirmé ne se souvenir de rien. Prévenu d'homicide par négligence, il ne se rappelle pas avoir renversé un ouvrier bâlois en novembre 2011 après être entré sur l'A9 à la Blécherette. Son taux d'alcoolémie était d'au moins deux pour mille.
Ce qu'il sait, il l'a reconstitué d'après les témoignages entendus, a-t-il maintenu. Ces trous de mémoire seraient dus au choc, ainsi qu'à la quantité massive d'alcool ingurgitée, a relevé son avocat.
Apéro de travail
Ce jour-là, le frontalier participe à un apéritif de travail vers 16h00. Il boit beaucoup, parce qu'il a trouvé un travail mieux rémunéré en Suisse. Il prétend s'être mis d'accord avec une collègue pour ne pas conduire s'il buvait trop.
Vers 20h00, il prend le volant en dépit des avertissements. Sa collègue tente en vain de l'en empêcher. Elle monte avec lui jusqu'à l'hôtel Ibis, où il dort souvent quand il travaille à Lausanne.
Là le jeune homme apprend que la chambre qu'il avait réservée n'est plus disponible. Sa collègue refuse de l'héberger et lui enjoint une nouvelle fois de ne pas conduire. Fâché, il quitte les lieux en voiture pour se rendre au Novotel à Bussigny.
Dépassement fatal
Il s'engage alors sur l'A9 à la jonction de la Blécherette. Ignorant les nombreux panneaux avertissant du chantier et de la fermeture des voies centrale et de gauche, il entreprend immédiatement le dépassement du véhicule qui le précède.
Lors de cette manoeuvre, il heurte un cône, puis fauche l'un des deux ouvriers occupés à des travaux de maintenance. Le Bâlois de 24 ans est projeté à une dizaine de mètres et décède sur place. Son collègue réussit à s'écarter de justesse.