La justice thurgovienne a condamné deux pédocriminels à 13 ans et 9 ans et demi de prison. En 2007 et 2008, chacun d'eux a abusé sexuellement de son propre fils et diffusé des images de ses actes sur internet. Le principal accusé avait même "vendu" le sien à d'autres pédophiles.
Dans son jugement, le Tribunal de district de Münchwilen (TG) est allé plus loin que ce que réclamait le procureur. Ce dernier avait exigé des peines fermes de dix ans et demi et sept ans et demi, commuée, pour la seconde, en thérapie stationnaire en milieu fermé. La défense avait, elle, demandé des peines limitées à huit et sept ans de prison.
Condamné à treize ans de prison, le principal accusé devra en outre se soumettre à une thérapie ambulatoire. Agé de 35 ans, cet Allemand domicilié en Thurgovie, porteur du VIH, a abusé de son fils âgé à l'époque de six ans, notamment par pénétration anale sans utiliser de préservatif.
Dans ce but, il lui aurait administré à plusieurs reprises du GBL, substance aussi appelée "drogue du violeur". Ce fait reproché est le seul que l'accusé a nié face à la Cour.
Ancien prostitué et ex-acteur porno, il admet en revanche avoir diffusé sur internet des images de ses actes. Sur des "chats", l'homme a rencontré des pédophiles de toute l'Europe. Il a mis à disposition son fils à certains d'entre eux pour des actes sexuels contre une rémunération de 300 euros.
La Cour a évalué la possibilité de l'interner mais y a renoncé en se basant sur une expertise qui, il y a quatre ans, n'y voyait pas l'unique mesure possible. L'avocat du principal accusé a précisé aux médias que son client ne ferait pas appel.
Son complice glaronais âgé de 42 ans, avec lequel il était entré en contact en 2007, écope de 9 ans et demi de prison, assortie d'une thérapie ambulatoire. Il a lui aussi abusé sexuellement de son fils, âgé à l'époque de 7 ans et diffusé des images de ses abus sur internet. La Cour a renoncé à une thérapie stationnaire pour les mêmes raisons que pour le complice.
Placés en détention préventive depuis 5 ans, les deux accusés ont déclaré regretter leurs "actes atroces". C'est une opération internationale de police contre la pédophilie et la pornographie enfantine sur internet qui a permis d'arrêter les accusés en 2008.