La Suisse romande a mieux répondu à la pénurie de personnel infirmier dans les hôpitaux. Une des raisons à cette gestion plus pragmatique est le choix de formation exigée: dans une Haute école (HES) en Suisse romande, dans une Ecole supérieure (ES) en Suisse alémanique.
En Suisse romande, avec le système HES, l'attractivité est excellente, déclare Brigitte Neuhaus, responsable du département formation à l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI). Le nombre d'étudiants explose, ajoute-t-elle, précisant que, si les besoins des milieux aigus sont vraisemblablement couverts, c'est un peu plus difficile pour les milieux chroniques, en EMS par exemple.
Mme Neuhaus confirme ainsi les estimations rendues publiques la semaine dernière par la Haute Ecole privée La Source. Selon cet établissement lausannois, les perspectives de pénurie s'estompent dans la partie francophone de Suisse, la HES de Suisse occidentale ayant enregistré lors de la dernière rentrée une hausse de ses effectifs de 10% dans le domaine de la santé.
En Suisse alémanique en revanche, où coexistent le niveau de l'Ecole supérieure (ES) et celui des HES, les écoles ne sont pas remplies et les besoins ne sont pas couverts, poursuit la responsable de l'ASI. Selon elle, le système doit évoluer, mais un gros travail de fond est nécessaire dans les cantons et une harmonisation des titres au niveau HES n'est pas prévue, ou envisageable, avant 2025-2030.
Nuances
Brigitte Neuhaus tient cependant à relativiser. "La question de la pénurie est très complexe, d'autant plus qu'on travaille en Suisse avec beaucoup de personnel étranger", déclare-t-elle à l'ats. Et d'ajouter que les systèmes hospitaliers se trouvent face à de grandes restructurations tant dans la répartition des missions ou de fusions, que par l'intégration de nouvelles professions, et cela quel que soit le canton.
Il faut aussi tenir compte des restrictions budgétaires qui entraînent une certaine limitation des engagements de personnels diplômés.