Alors que des chefs d'Etat n'iront pas aux JO d'hiver de Sotchi en raison d'une récente loi homophobe, deux conseillers fédéraux y représenteront la Suisse, dont Ueli Maurer. L'actuel président de la Confédération se dit défavorable à un boycott.
A son avis, "il ne faut pas politiser le sport", explique-t-il dmanche dans les colonnes du "SonntagBlick". Réagissant à la décision du président allemand Joachim Gauck de ne pas se rendre aux Jeux olympiques en février prochain, Ueli Maurer déclare: "C'est aussi plus simple pour moi, je ne suis pas pasteur", allusion à ce qu'est aussi l'homme politique allemand.
La Russie peut être critiquée, par exemple lors de conférences ou à l'ONU, mais pas dans le sport. "Ce serait mesquin". Ueli Maurer ira à Sotchi en tant que ministre des sports. Didier Burkhalter fera aussi le déplacement, en tant que président de la Confédération pour 2014.
Le président américain Barack Obama, ainsi que son homologue français François Hollande n'iront en revanche pas aux Jeux d'hiver. Le premier "pour des raisons d'agenda". La France n'a pas donné de raison à ce jour.
A la question de savoir si le Conseil fédéral ne pouvait pas, par un éventuel boycott, donner un signe, Ueli Maurer répond: "Alors, on ne pourrait plus aller nulle part, non? Dans aucun pays islamique car nous avons d'autres conceptions juridiques, et pas non plus aux Etats-Unis en raison de la peine de mort."
"Si la Russie a une attitude différente envers l'homosexualité, qui ne me convient pas, alors je dois l'accepter", affirme M. Maurer.
Revenant sur les points forts de son année à la présidence de la Confédération, le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) cite notamment sa rencontre avec le pape François. Après quelques minutes, il dit avoir eu l'impression "de l'avoir toujours connu".
Il évoque aussi le congrès annuel de Schweizer Medien, l'association des éditeurs alémaniques, qui se déroule à Interlaken (BE). Le ministre s'était notamment dit préoccupé par le manque de diversité d'opinons dans le paysage médiatique helvétique.
Ueli Maurer dit n'avoir "jamais été aussi superbement hué que par les éditeurs". Curieusement, les gens des médias qui l'ont toujours critiqué n'ont pas pu encaisser de critique. Dans l'ensemble, le conseiller fédéral se donne la note de 5 (sur 6) pour son année présidentielle.