Les responsables de la sonde européenne Rosetta, qui navigue depuis 10 ans dans l'espace, ont donné un premier feu vert au largage mercredi de son petit robot Philae. Celui-ci doit atterrir sur une comète, une première.
L'annonce a été faite au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Darmstadt, en Allemagne. Ce premier "go" signifie que Rosetta se trouve sur la bonne orbite et qu'une trajectoire pour la descente de Philae a été trouvée.
Plusieurs autres vérifications étaient encore prévues durant la nuit, avant le feu vert définitif mercredi matin. Il s'agit de s'assurer que tous les systèmes sont prêts et que Rosetta est bien en mesure de délivrer Philae sur la bonne trajectoire pour atteindre sa cible sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko.
L'heure de la séparation entre l'orbiteur Rosetta, qui a rejoint la comète le 6 août, et l'atterrisseur Philae, un robot laboratoire de 100 kg, a été fixée à 09h35 suisses mercredi. Rosetta se trouvera alors à 511 millions de kilomètres de la Terre.
Lâché à 20 km de la surface de la comète, Philae mettra sept heures en chute libre avant de se poser sur son noyau. Un atterrissage qui reste hasardeux car le terrain est accidenté et la nature du sol reste une inconnue.
Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta, est confiant, mais prudent: la séparation doit impérativement avoir lieu "au bon moment, à la bonne position dans l'espace, à la bonne altitude et à la bonne vitesse". Et "la moindre petite erreur se traduirait par une erreur significative de la position à la surface" de la comète.
La sonde Rosetta transporte des instruments développés en Suisse, dont le spectromètre de masse nommé Rosina, qui servira à effectuer des analyses chimiques des gaz et poussières dans la queue de la comète. Les sept caméras de Philae ont en grande partie été développées par l'équipe de Jean-Luc Josset, directeur du Space Exploration Institute de Neuchâtel. Plusieurs entreprises suisses, notamment RUAG et le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (EMPA), ont participé à leur fabrication.