Le syndicat Syna sonne l'alarme: le nombre de shops de stations-service autorisés à rester ouverts 24h/24 a explosé, selon lui. Au lieu des 24 établissements évoqués par le Conseil fédéral durant la campagne de votation, le syndicat évoque le chiffre de 50, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.
Le syndicat avait déjà critiqué l'opacité du changement de loi durant la campagne précédant le scrutin de novembre dernier. Après la votation, il a réclamé des précisions sur la mise en application de la loi au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Ce dernier ne voit pas de nécessité d'agir et a botté en touche, renvoyant aux cantons, selon Syna.
Un tour d'horizon des cantons effectué par le syndicat a révélé qu'environ 50 magasins de stations-service restent désormais ouverts 24h/24, dont 30 dans le seul canton de Genève, a précisé Syna dans son communiqué. Les cantons des Grisons, de Soleure et du Tessin n'ont pas encore répondu.
Un chiffre vivement contesté par le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE), à l'origine de la modification de la loi. "Cette enquête est dépourvue de sérieux, aucune source n'est citée", a-t-il déclaré.
De plus, "le nombre de 30 établissements sur le seul canton de Genève n'est géographiquement pas possible", a-t-il indiqué à l'ats.
L'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail (OCIRT) de Genève précise à ce sujet dans un courrier à Syna daté de janvier et porté à la connaissance de l'ats: "les stations-service qui bénéficient de l'exception ne sont pas dans l'obligation de solliciter une autorisation ou de s'annoncer auprès de l'office."
L'OCIRT estime en outre qu'il y a bien une trentaine de stations-service dans le canton de Genève sur des "axes de circulation importants à forte fréquentation".
L'enquête du syndicat a par ailleurs permis de montrer qu'actuellement seuls certains cantons disposent de mécanismes de contrôle. Pour contrer les éventuels abus, les cantons renvoient à l'inspection du travail et aux communes concernées.