La soudaine hausse du nombre de cas de contamination par le virus du sida diagnostiqués en 2012 ne s'est pas confirmée au premier semestre de cette année. Selon le dernier bulletin de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), il en a été recensé 331 durant les six premiers mois.
Projeté sur l'ensemble de l'année 2013, cela donne 660 nouveaux diagnostics, ce qui marque une stabilisation par rapport aux 645 cas décomptés l'année précédente. La tendance est identique pour tous les groupes de populations, qu'il s'agisse des hétérosexuels, des homosexuels masculins ou des toxicomanes s'injectant leur drogue.
Les statistiques présentées lundi dans le bulletin de l'OFSP montrent toutefois que dans la catégorie des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, le nombre d'infections récentes a augmenté au premier semestre 2013, après une régulière baisse depuis 2008.
On ne peut toutefois pas en conclure qu'il s'agit là d'une augmentation du nombre d'infections classées comme récentes. Cette croissance pourrait en effet aussi être due à une hausse du taux de dépistage. Il faut en effet savoir qu'une vaste action visant à recommander de passer un test au VIH, baptisée "rompez la chaîne", a été lancée depuis plus d'un an auprès de la communauté homosexuelle.
Côté hétérosexuel, le nombre d'infections récentes continue en revanche à baisser, alors que celui des contaminations plus anciennes mais diagnostiquées au premier semestre est resté stable. L'OFSP explique cette situation par le fait qu'une grande partie des diagnostics du virus chez les hétéros concernent des migrants et que pour eux la contamination n'est pas récente.
On constate chez les hétéros un même recul du nombre de diagnostics de la syphilis, alors que les cas diagnostiqués auprès des hommes ayant des relations intimes avec d'autres hommes augmentent légèrement. A l'inverse, la gonorrhée touche avant tout la population hétérosexuelle, selon l'OFSP.
Selon les projections de l'office fédéral, quelque 1670 cas de cette maladie sexuellement transmissible seront dénombrés en Suisse en d'ici la fin 2013, soit une hausse de près de 10% par rapport à l'année dernière. La cause de toutes ces maladies réside pour l'essentiel dans des relations sexuelles non protégées.