Les Européens travaillant en Suisse versent nettement plus de cotisations à l'AVS qu'ils n'en retirent, selon la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Leurs contributions se chiffrent en milliards de francs.
"Pour l'assurance-chômage, c'est l'inverse, mais là, le solde négatif se chiffre en millions", poursuit la ministre de la justice dans un entretien publié par "Le Matin Dimanche" et la "SonntagsZeitung". L'effet à long terme de la libre circulation sur les assurances sociales dépend du degré de qualification des migrants: plus ils sont qualifiés, plus il est positif.
Le taux de ressortissants de l'Union européenne (UE) et de l'Association européenne de libre-échange (AELE) à l'aide sociale (2,9 %) est lui comparable à celui des Suisses (2,1 %). "Il est donc faux d'affirmer qu'ils pèsent sur le système social", souligne la socialiste, alors que le peuple va voter le 9 février sur l'initiative populaire de l'UDC "contre l'immigration de masse".
Le texte vise à réintroduire des plafonds annuels à l'immigration ainsi que des contingents pour les autorisations de séjour en Suisse. Ces limites s'appliqueraient aussi aux frontaliers et aux requérants d'asile.
L'initiative est "muette sur tous points essentiels: qui fixera le nombre maximal d'étrangers et comment définira-t-on ce plafond?", critique Simonetta Sommaruga. "Il faut souhaiter bonne chance à ceux qui auront à régler" tous ces points, ajoute-t-elle.
Les cantons peuvent eux mieux faire en matière de contrôles afin que l'économie paye les travailleurs étrangers au niveau des salaires suisses, estime la ministre de la justice.