Le Conseil fédéral ne s'est pas éloigné du peuple malgré plusieurs défaites électorales, estime Simonetta Sommaruga. Pour la ministre de la justice, de telles affirmations ne sont que de la "polémique bon marché". Mais certains leaders de l'économie se sont détournés de la Suisse, admet-elle.
"Comme le Conseil fédéral a perdu quelques votations, cela ne signifie pas qu'il ne sent plus le pouls de la population", a déclaré la conseillère fédérale socialiste bernoise dans une interview diffusée samedi par les quotidiens "Bund" et "Tages-Anzeiger". "C'est une caricature qui vise à creuser un fossé".
C'est aussi "se moquer des institutions et décrire le travail du Parlement comme une perte de temps", poursuit Mme Sommaruga, prenant ainsi le contre-pied face à certaines affirmations de Christoph Blocher.
La ministre réfute aussi la thèse selon laquelle les prétendues élites se seraient éloignées du peuple. Il faut distinguer: "Il y a en économie une élite qui s'est détournée du pays", selon la socialiste, faisant référence au débat sur les bonus. "Nous parlons de personnes qui n'ont plus les pieds sur terre et qui ne sont plus liées au pays", a-t-elle indiqué.
Dans l'interview, elle donne, sans le nommer, l'exemple d'un chef d'une grande entreprise helvétique, qui a été naturalisé, mais qui n'a pu s'exprimer dans aucune langue nationale lors d'une visite dans son bureau. Il a ainsi parlé en anglais et Mme Sommaruga en allemand.
