La compagnie aérienne Swiss offre de verser au total 200'000 francs par an dès 2014 aux partis représentés au Conseil fédéral. L'UDC accepte ce financement, alors que le PS préfère renoncer. PLR, PDC et PBD ne désirent pas donner d'information à ce sujet.
Les partis qui désirent bénéficier de l'offre doivent en faire la demande auprès de la compagnie aérienne, a indiqué à l'ats sa porte-parole Susanne Mühlemann, confirmant des informations publiées vendredi par les quotidiens "Nordwestschweiz" et "Südostschweiz". Jusqu'à présent, Swiss a reçu deux demandes, a-t-elle ajouté, refusant d'indiquer de quelles formations il s'agit.
Aucune condition politique n'est liée au don, affirme Swiss. Dans sa lettre aux partis, la compagnie aérienne, filiale du groupe allemand Lufthansa depuis 2005, écrit tout de même que dans un contexte de compétitivité internationale toujours plus forte, elle pourrait être tributaire également à l'avenir d'un soutien politique.
L'argent sera distribué en fonction de la force des différents partis aux niveaux fédéral et cantonal. C'est la première fois que la compagnie fondée en 2002 sur les ruines de Swissair finance des partis au niveau suisse.
Le parti socialiste renonce à cet argent, a indiqué à l'ats le porte-parole Michael Sorg. Il préfère rester indépendant.
Partis discrets
"Nous ne donnons par principe pas d'information sur le financement du parti", a expliqué le secrétaire général du PLR Stefan Brupbacher. Pour le président du PBD Martin Landolt, ce sont aux donateurs éventuels de rendre l'information publique le cas échéant.
Réponse similaire du côté du PDC: la secrétaire générale Béatrice Wehrli n'a pas souhaité indiquer si le parti avait déjà adressé une demande à Swiss. Il appartient aux entreprises de décider si elles souhaitent être transparentes quant aux partis qu'elles soutiennent, a-t-elle argumenté.
Aucune obligation légale
Le PDC n'a toutefois pas peur d'être associé à Swiss, a-t-elle poursuivi. Elle imagine donc que le parti contactera la compagnie.
Au plan suisse, il n'existe à ce jour aucune obligation légale de rendre publique les dons importants aux partis politiques. Trois cantons ont cependant légiféré sur la transparence du financement des partis: Neuchâtel, Genève et le Tessin.