Tamedia: pas de fonds contre les licenciements

Les représentants des journaux de Tamedia ont protesté en vain vendredi contre les mesures d'économies. Les actionnaires du groupe de presse ont refusé en assemblée générale à Zurich de renoncer à la moitié de leurs dividendes pour créer un fonds destiné à éviter les licenciements.La proposition présentée par Roland Kreuzer, membre du comité directeur du syndicat des médias syndicom, a été balayée à une nette majorité. Elle n'a récolté que quelques centaines de voix, contre près de 10 millions. Les actionnaires ne renonceront donc pas à la moitié des 47,7 millions de francs de dividendes pour 2012, soit 2,25 francs par action.L'argent ainsi récolté aurait permis, selon le texte soumis au vote, de créer un fonds destiné à maintenir les emplois, et donc la qualité de l'information et la diversité de la presse. Cette proposition n'avait, aux yeux-mêmes de ses promoteurs, aucune chance de succès, à confié Roland Kreuzer à l'ats. "La famille Coninx, propriétaire de Tamedia, détient les trois quarts des actions", a-t-il rappelé. Durant l'assemblée, le porte-parole des rédactions romandes Ludovic Rocchi a exprimé la ferme opposition des journalistes au troisième plan d'économies du groupe. Celui-ci "détruit la passion, moteur du journalisme: impossible de travailler avec motivation entre dix et douze heures par jour si l'on entend sans arrêt qu'il faut toujours plus économiser", a-t-il déploré.Ludovic Rocchi a encore mis en garde la direction de Tamedia contre le "problème d'image" dont souffre le groupe de façon accrue en Suisse romande. Même des politiciens de droite ont fait part de leur incompréhension face aux objectifs de rentabilité de la direction. Pietro Supino, président du conseil d'administration de Tamedia, a tenu à rassurer Ludovic Rocchi. Pour lui, la difficile phase actuelle sera surmontée, même si cela ne peut se faire sans conflits.Manifestations à Zurich et à LausanneAvant l'assemblée générale, des dizaines de personnes avaient manifesté devant le Centre des congrès à Zurich. Elles répondaient à l'appel de syndicom et de l'association des journalistes suisses impressum.En fin de matinée, quelque 140 journalistes de Lausanne et Genève avaient également manifesté à la gare de Lausanne. "Les mots changent, la rapacité reste", ou encore "Strukturbeitrag, 1, 2, 3, genug ist genug" (restructuration, 1, 2, 3, ça suffit), pouvait-on lire sur les manchettes. /SERVICE


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