La majorité des loyers ne devrait pas changer en Suisse. Le taux hypothécaire de référence demeure inchangé à 2%, la marque plancher historique atteinte en septembre dernier. Il devrait se maintenir à ce niveau pendant plusieurs mois, selon l'Office fédéral du logement (OFL).
La situation est différente concernant les contrats de bail individuels qui ne sont pas fondés sur le taux actuel de 2%. Ils peuvent eux prétendre à une baisse de loyer, de l'ordre de 2,91%, écrit lundi l'Association des propriétaires (HEV). Mais il n'y a pas d'automatisme, prévient-elle. Chaque cas doit être examiné individuellement.
D'autres modifications de coût, comme une augmentation des frais d'entretien ou le report du renchérissement à raison de 40%, peuvent compenser la baisse du taux, prévient la HEV. Ces deux facteurs ont d'ailleurs entraîné une progression annuelle de 0,5 à 1% dans de nombreuses régions.
Les investissements qui revalorisent le logement sont également susceptibles d'empêcher une baisse. Ils se montent à environ six milliards de francs par an, indique la HEV. S'y ajoutent les frais d'entretien, de l'ordre de quelque dix milliards.
L'Association suisse des locataires (ASLOCA) encourage les locataires à demander rapidement une baisse de loyer. Cela vaut la peine, sauf pour les baux datant de très longues années, souligne-t-elle.
"Des représentants de propriétaires eux-mêmes admettent un large potentiel de réduction." Mais,"expérience faite, seul un cinquième des locataires obtiennent un loyer inférieur quand le taux baisse." Les bailleurs devraient pourtant accorder une baisse de loyer de près de 3% quand le taux fléchit d’un quart de point, précise l'association.
Le taux de référence ayant passé de 3 à 2% depuis décembre 2010, soit quatre quarts de point, cela représente une diminution de quelque 12%. Sur les trois dernières années, un loyer mensuel de 1300 francs correspond une réduction de presque 140 francs par mois et proche de 1700 francs par an, détaille l'ASLOCA.