Les victimes de mesures de coercition à des fins d'assistance ou de placements abusifs ont reçu trois millions de francs depuis l'été dernier à titre d'aide immédiate. Les bénéficiaires sont des personnes qui vivent aujourd'hui dans des situations financières précaires.
Le fonds d'aide immédiate mis en place en été est alimenté par des dons et géré par la Chaîne du Bonheur, a rappelé le directeur suppléant de l'Office fédéral de la justice (OFJ) Luzius Mader dans un communiqué.
Les cantons y participent à hauteur de 5 millions de francs. D'autres donateurs ont été invités à faire un geste dans l'espoir de recueillir 2 à 3 millions supplémentaires. Ce but n'est pas encore atteint.
Depuis juin 2014, près de 650 demandes ont été adressées au comité du fonds d'aide immédiate. Sur les 450 demandes examinées, 400 ont donné lieu à des prestations financières pour un montant de 3 millions de francs, soit environ 8000 francs par personne. Il s'agit d'un versement unique. Les demandes, qui seront probablement encore nombreuses, peuvent être déposées jusqu'en juin 2015, précise l'OFJ.
Parallèlement à l'aide immédiate, la création d'une base légale pour l'octroi d'une aide financière est en discussion. Toutes les victimes pourraient ainsi bénéficier d'une aide, et non uniquement celles qui se trouvent dans une situation précaire.
Ces prestations visent à reconnaître le tort subi par ces personnes et à leur témoigner la solidarité de la société. Le Conseil fédéral devrait discuter de ce projet en 2015.
Les choses bougent aussi dans les cantons. Celui de Vaud dispose de son propre fonds d'aide. Pour les 31 demandes traitées cette année, il a accordé 372'000 francs. Des conditions doivent être remplies, notamment être dans le besoin, soit au bénéfice du revenu d'insertion ou de prestations complémentaires.
Le canton des Grisons de son côté mandate une étude en février qui doit faire la lumière sur ce sombre chapitre, a annoncé le Conseil d'Etat lundi. Les victimes des mesures de coercition à des fins d'assistance sont encore près de 20'000 à vivre en Suisse actuellement.
Jusqu'en 1981, des enfants ont été placés dans des fermes, des personnes adultes stérilisées de force, utilisées pour tester des médicaments ou internées comme des criminels en raison de leur vie jugée dissolue.