Ueli Maurer a eu des mots durs à l'encontre de la télévision SRF après son reportage sur le Gripen. Il s'agit "d'un réflexe de père", confie-t-il, l'armée étant pour lui "comme un enfant". Même en cas de non au Gripen, le conseiller fédéral souhaite rester à la tête du Département fédéral de la défense (DDPS).
Il s'agit du "meilleur département", assure-t-il dans une interview au "SonntagsBlick". Le ministre de la défense précise également qu'il sera candidat aux élections fédérales de 2015.
Revenant sur ses critiques à la chaîne alémanique SRF, Ueli Maurer avoue "s'énerver quand on tente de discréditer l'armée et son milieu", d'où sa "réaction émotionnelle". Des centaines de milliers de personnes y "donnent le meilleur d'elles-mêmes tous les jours", rappelle-t-il: "si on porte délibérément atteinte à ces gens, je me dresse au-devant d'eux, c'est un réflexe de père".
Le conseiller fédéral était très remonté mercredi soir après la diffusion du reportage critique sur le Gripen. Interrogé par l'émission "Rundschau" de la SRF, il a dénoncé un traitement "tendancieux pour une télévision qui vit de l'argent public" et a parlé de "faible" prestation journalistique.
Dans une interview à la "Schweiz am Sonntag", il étaye ses critiques. L'expert militaire allemand cité dans le reportage "est un gauchiste connu pour soutenir depuis 20 ans l'abolition de l'armée et certainement pas un expert dans l'aviation militaire". Les journalistes auraient pu choisir des douzaines de spécialistes neutres à la place.
Malgré ses mots durs à la SFR, Ueli Maurer ne veut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il a adressé dans le "SonntagsBlick" des louanges à Roger de Weck, directeur général de la SSR: "je trouve qu'il a une bonne ligne et un bon flair" et, comme responsable de la SSR, il se débrouille "pas mal". Cet homme "me convainc en tant que personne, mais politiquement nous avons des vues différentes."