L'ancien président de club et ex-entraîneur de l'équipe nationale de natation comparaît depuis lundi devant la Cour d'assises de Lugano (TI). Le septuagénaire a admis des actes d'ordre sexuel avec des mineurs mais conteste avoir exercé la moindre pression sur ses victimes.
"Ils étaient mes amis. Nous avons toujours entretenu d'étroites relations de confiance", s'est défendu Flavio Bomio. Ce dernier est accusé d'avoir abusé d'une quinzaine de mineurs.
L'homme aurait abusé d'eux à plus de 400 reprises, durant près de dix ans dans les années 80, sous la contrainte notamment. Les victimes étaient alors incapables de discernement ou de résistance.
Selon Flavio Bomio, qui a conduit la délégation des nageurs suisses aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, les actes sexuels n'étaient que "la continuation" de cette amitié. Le Tessinois conteste avoir exercé toute menace ou toute violence envers les adolescents dont il avait la charge lors d'entraînements ou de camps, en Suisse ou à l'étranger.
A la question des juges de la Cour d'assises de Lugano de savoir s'il ne lui est jamais venu à l'idée, même a posteriori, que les jeunes aient accepté ses agressions uniquement en raison de sa position dominante et de sa réputation, l'accusé a répondu "non".
Il faisait peur
Mais pour le convaincre du contraire, le président du tribunal a lu quelques déclarations des victimes. Leur entraîneur leur faisait peur, ressort-il de plusieurs procès-verbaux d'auditions.
Ils n'ont osé raconter à personne les abus dont ils étaient victimes. Pour eux, M. Bomio bénéficiait d'une grande estime auprès de leurs parents. Il avait pris une influence sur toute leur vie et apparaissait comme un ami.
A l'entame des débats, l'accusé a déclaré n'attendre désormais aujourd'hui plus que la mort. L'ensemble de cette affaire lui a pris son passé et son avenir. On ne conservera de sa personne et de sa vie que ces faits-là, a-t-il ajouté.
On ignore combien de temps va durer le procès, agendé sur plusieurs jours, ainsi que la date du jugement. Les débats se déroulent dans un huis clos partiel, à savoir que le public n'y a pas accès, mais que les médias y sont tolérés.