Le ministère public a requis mardi devant le Tribunal criminel de Nyon une peine de 11 ans de prison à l'encontre du pédophile de Gland (VD). Jugeant le risque de récidive très important, le procureur a demandé que la peine soit suspendue au profit de l'internement.
Le ministère public a notamment retenu contre le Genevois de 64 ans les chefs d'accusation de viol qualifié, contrainte sexuelle qualifiée, séquestration et pornographie. "Sa culpabilité est écrasante. Sa responsabilité pénale est pleine et entière", a souligné le procureur Xavier Christe.
L'accusé, pédophile récidiviste, s'est comporté en véritable prédateur. Il a mis au point des stratégies élaborées pour attirer ses victimes. Le caractère prémédité de ses actes ne fait aucun doute: "les pièces du dossier sont implacables", a constaté le procureur.
Dans le cas le plus grave, le viol d'une fille de 11 ans à Gland en avril 2011, l'homme avait repéré les lieux quelques jours auparavant. Les enquêteurs ont même retrouvé un calepin datant de 2010, intitulé "projet Gland" où figurait l'adresse de sa victime.
Le jour de l'agression, il s'est fait passer pour un technicien et a demandé à l'enfant de le conduire dans la buanderie de son immeuble. Là, il a verrouillé la porte, a entravé les poignets de sa victime et l'a violée sous la menace d'un petit couteau.
Entre 2007 et 2010, l'accusé a aussi commis à plusieurs reprises des actes sexuels sur une voisine âgée de 7 à 10 ans, et les a pris en photo. En été 2012, dans des piscines à Genève, il a tenté d'attirer des fillettes dans une cabine.
Peu d'éléments peuvent être relevés à décharge, pour le procureur. "Il n'a toujours pas admis certains fait", a insisté Xavier Christe. Ses remords sont en réalité partiels et ses regrets seulement superficiels: "L'accusé minimise la gravité de ses actes et se pose en victime".
L'expert psychiatre a évalué le risque de récidive comme "élevé à très élevé". L'accusé n'a pas intégré la notion de "sanction". Il affirme avoir rencontré Dieu en prison et ne plus être pédophile. Dans ces conditions, un travail thérapeutique est hors de question. L'internement s'impose, conclut le ministère public. Le jugement est attendu la semaine prochaine.