"Affaire Madoff": plus de 50'000 plaintes reçues

Les autorités américaines ont annoncé mardi avoir reçu plus de 50'000 plaintes de personnes se disant victimes de l'escroc Bernard Madoff. Les dénonciations proviennent de plus d'une centaine de pays.

Le fonds (MVF) mis en place par le département de la Justice (DoJ) pour recenser ces réclamations a reçu 51'700 plaintes venant de 119 pays au 30 avril, date limite d'envoi, a précisé Richard Breeden, son superviseur, dans un communiqué. C'est trois fois plus que le nombre de plaintes enregistrées lors de la procédure judiciaire.

Ces victimes présumées ont essuyé au total plus de 40 milliards de dollars de pertes, selon le fonds. Environ 58% des plaintes viennent des Etats-Unis. Huit des 10 pays ayant le plus de plaintes sont européens, l'Allemagne, l'Italie et la France formant le trio de tête.

"Les plaintes reçues montrent un groupe vaste et diversifié de victimes", a commenté M. Breeden, indiquant que l'afflux des plaintes révèle que cette escroquerie pyramidale était mondiale. Ces plaintes n'ont pas encore été examinées et le fonds ne peut dire pour l'instant si elles sont toutes valides ou s'il y a des réclamations qui se recoupent.

Le MVF dit par exemple qu'il a reçu des plaintes venant de banques et autres sociétés financières qui ne répondent pas aux critères d'éligibilité définis. Le MVF est chargé de restituer 4 milliards de dollars récupérés par la justice américaine à des victimes de cette escroquerie.

Bernard Madoff a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour la plus grosse fraude boursière de l'histoire, estimée à 65 milliards de dollars si l'on compte le principal et les intérêts perdus par les clients du gérant de fonds.

Son escroquerie, une fraude "pyramidale" appelée aussi système de Ponzi, du nom du financier Charles Ponzi arrêté dans les années 1920 à Chicago, consistait à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens. Elle avait été révélée en 2008 lorsque, avec la crise financière, un nombre croissant d'investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.

/ATS


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