Amende de 16 millions d'euros à Novartis et Johnson & Johnson

La Commission européenne a infligé mardi une amende totale de 16,3 millions d'euros (près de 20 millions de francs) au bâlois Novartis et à l'américain Johnson & Johnson. Les deux géants pharmaceutiques sont condamnés pour s'être entendus afin de retarder l'entrée sur le marché d'un médicament générique.

L'amende s'élève à 6,7 millions de francs pour Novartis et à 13,2 millions de francs pour Johnson & Johnson (J&J). En 2005, leurs filiales néerlandaises respectives avaient conclu un accord visant à retarder l'entrée sur le marché du fentanyl, un puissant analgésique utilisé notamment pour les patients souffrant d'un cancer, que J&J commercialise depuis les années 1960.

Lorsque le brevet a expiré en 2005, la filiale de Novartis aux Pays-Bas, Sandoz, s'est préparée à lancer une version générique de patches de fentanyl sur le marché néerlandais. Mais elle n'a finalement pas lancé cette version générique, après avoir conclu un accord avec Janssen-Cilag, la filiale néerlandaise de J&J.

Cancéreux dans l'attente

Les versements mensuels accordés par Janssen-Cilag à Sandoz étaient en effet supérieurs aux bénéfices que Sandoz espérait obtenir grâce au lancement du générique. L'accord a retardé de 17 mois l'arrivée d'un générique sur le marché néerlandais.

"Les deux entreprises ont, de manière inacceptable, privé des patients aux Pays-Bas, notamment des personnes souffrant d'un cancer, de l'accès à une version meilleur marché de ce médicament", a souligné le commissaire européen chargé de la Concurrence Joaquin Almunia dans un communiqué

"La décision d'aujourd'hui devrait inciter les entreprises pharmaceutiques à y réfléchir à deux fois avant de s'engager dans de telles pratiques anticoncurrentielles, qui portent préjudice tant aux patients qu'aux contribuables", a-t-il ajouté.

En juin, la Commission avait infligé un total de 150 millions d'euros d'amendes à plusieurs entreprises pharmaceutiques, dont près de 94 millions d'euros au laboratoire danois Lundbeck, pour avoir retardé la commercialisation de versions génériques du citalopram, l'antidépresseur phare de Lundbeck.

/ATS


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