Animaux: Berne veut limiter la distribution d'antibiotiques

Les animaux de ferme ne devraient pas avaler des antibiotiques à gogo. Il en va de leur santé mais aussi de la qualité de la viande, des oeufs ou du lait proposés aux consommateurs. Pour répondre à ce problème, l'utilisation de médicaments vétérinaires devrait mieux être encadrée.

Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) a mis lundi une révision d'ordonnance en consultation jusqu'au 23 mars, en attendant un second paquet de mesures après que le Parlement aura fini de traiter de la loi sur les médicaments. L'idée d'une banque de données centrale pour surveiller l'administration d'antibiotiques aux animaux est actuellement discutée.

En 2013, 53 tonnes de principes actifs antimicrobiens ont été administrées aux animaux de rente, dont près des deux tiers via des prémélanges pour aliments. Il faut veiller à ce que cette utilisation se fasse correctement. Car la résistance aux antibiotiques augmente et des infections qui se soignaient bien jusqu'ici constituent désormais un danger sérieux.

Pas de stocks

La révision d'ordonnance renforce les règles de remise de médicaments vétérinaires contenant des principes actifs antimicrobiens. Ces produits ne pourront pas être distribués à titre prophylactique pour faire des stocks.

Le DFI pourra en outre limiter la remise pour stockage d’antibiotiques contre lesquels il existe encore peu de résistance et qui sont réservés au traitement de cas graves de maladie, voire avec danger de mort. Conformément au droit européen, l'administration de phénylbutazone aux équidés sera interdite.

Les accords devront être déclarés aux autorités

Une formation complémentaire est demandée aux vétérinaires. Ces derniers ne devront pas obligatoirement effectuer au moins deux visites de l'exploitation pour passer une convention de remise de médicament avec le propriétaire d'un élevage. La cadence pourra aller d'une à quatre fois par an en fonction des risques, à déterminer par les cantons.

Pour éviter que les paysans se fassent des stocks en concluant des conventions avec plusieurs vétérinaires, ces accords devront obligatoirement être déclarés aux autorités cantonales. L'utilisation de la formule électronique officielle d'ordonnance doit devenir obligatoire pour tous les vétérinaires.

Seuls des spécialistes adéquatement formés pourront prescrire des aliments médicamenteux ou des prémélanges pour ce type de nourriture. Les détenteurs d'animaux de rente auront l'obligation de contrôler la fonctionnalité et l'hygiène des installations servant à l'administration de ces aliments.

/ATS


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