La présidente du Brésil Dilma Rousseff a proposé lundi la convocation d'un "référendum" pour créer une assemblée constituante chargée de préparer une profonde "réforme politique" dans le pays. Le Brésil est confronté à un mouvement de protestation sans précédent.
"Je veux en ce moment proposer un débat sur la convocation d'un référendum populaire qui autorise le fonctionnement d'une assemblée constituante exclusive chargée de faire la réforme politique dont le pays a tant besoin", a déclaré Mme Rousseff, lors d'une réunion avec gouverneurs et maires du pays.
"Le Brésil est mûr pour avancer et a déjà montré clairement qu'il ne veut pas rester arrêté là où il en est", a ajouté la présidente. La dernière assemblée constituante au Brésil remonte à 1986, au lendemain de la dictature.
Mme Rousseff, qui auparavant avait reçu quatre dirigeants du Mouvement "Passe livre" (ticket de bus gratuit) à l'origine de la fronde qui secoue ce pays émergent d'Amérique latine depuis quinze jours, a annoncé pour 19 milliards d'euros de nouveaux investissements en travaux de mobilité urbaine" pour améliorer les transports en commun dans le pays, a dit la présidente.
Dans une allocution radiotélévisée à la nation vendredi soir, au lendemain des manifestations historiques qui ont rassemblé 1,2 million de personnes et ont souvent été émaillées de violences et d'actes de vandalisme, la présidente s'était dit "à l'écoute de la rue".
Elle avait promis un "grand pacte pour améliorer les services publics" ainsi qu'une lutte plus efficace contre la corruption. Elle avait ajouté qu'elle serait "intransigeante" avec les auteurs d'actes de vandalisme.