Credit Suisse relève sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) helvétique à 1,8% pour 2013, contre 1,5% estimé encore en juin. Pour 2014, la banque maintient son pronostic à 2%, jugeant la Suisse presque "immunisée" contre les accès de crise venant de l’étranger grâce à la consommation domestique.
L’économie indigène se trouve encore dans un «super cycle», alimenté par de faibles taux et une immigration importante, a souligné mardi à Zurich Claude Maurer, responsable des analyses conjoncturelles pour la Suisse. Au vu des chiffres publiés début septembre par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), il estime que la Suisse reste robuste en dépit du contexte de crise environnant.
A l'instar des experts de l'institut BAKBASEL, qui ont relevé mardi leurs anticipations de croissance de 1,4% à 1,9% pour 2013, Credit Suisse se base sur la progression "meilleure que prévu" du PIB au 2e trimestre 2013, à savoir 2,5% en rythme annuel. Les impulsions reposent avant tout sur la consommation privée dans le secteur des services et de la construction, relève Claude Maurer.
Premier pilier du "super cycle", les faibles taux d'intérêt hypothécaires allègent le budget des propriétaires immobiliers, et indirectement celui des locataires, selon Claude Maurer. Pour s'acquitter de son hypothèque, un ménage verse aujourd'hui 18'000 francs de moins qu'en 2008. Rapportée aux quelque 40% de propriétaires dans le pays, l'épargne s'élève à 16 milliards.
Immigrants consommateurs
Second pilier, l'immigration vigoureuse contribue pour un bon quart à la croissance de la consommation, poursuit l'expert. Depuis l'entrée en vigueur de la libre circulation des personnes en 2002, la Suisse accueille quelque 200'000 immigrants en moyenne par an, soit l'équivalent de la population de la Ville de Genève.
La consommation et l'immobilier en verve stimulent à leur tour la création d'emplois, ce qui attire de nouveaux immigrants qui dopent la demande, fermant ainsi la boucle. Pour Credit Suisse, ce "super cycle" se poursuivra l'an prochain, soutenu par l'immigration en provenance du Sud de l'Europe et par les nouvelles hypothèques, toujours attrayantes en dépit du rehaussement progressif anticipé des taux.