Examen de la demande d'extradition de l'opposant kazakh Abliazov

La justice française se saisit jeudi de la demande d'extradition vers l'Ukraine de l'oligarque et opposant kazakh Moukhtar Abliazov. Quatre mois après son interpellation spectaculaire sur la Côte d'Azur.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a déjà rejeté par deux fois une demande de remise en liberté de cet homme d'affaires de 50 ans, détenu depuis le 31 juillet à la maison d'arrêt de Luynes, près d'Aix-en-Provence.

Ses avocats n'en ont pas moins toujours exprimé leur confiance sur le fait que la justice française ne fera pas suite à la demande ukrainienne, ainsi qu'à une requête similaire de la Russie examinée le 12 décembre.

A leurs yeux en effet, cette demande n'est qu'un "stratagème" derrière lequel il faut voir la main du Kazakhstan, à qui serait remis in fine leur client en vertu d'accords liant les deux pays, "même si Kiev s'en défend", affirme l'avocat aixois Bruno Rebstock.

Retrait de la politique

Moukhtar Abliazov fut pourtant longtemps l'un des proches du président Nazarbaïev. Fortune faite dans l'immobilier et le négoce, ce physicien de formation devient en effet son ministre de l'Energie en 1998 et 1999. Sa disgrâce date de 2002, lorsqu'il est condamné à six ans d'emprisonnement, après avoir cofondé le parti d'opposition Choix démocratique en 2001.

Il sera libéré en 2003, contre l'engagement de se retirer de toute activité politique. Il se replie à Moscou, puis revient au Kazakhstan pour diriger la banque BTA, dont il détenait des parts depuis 1998 et pour lequel il caresse de grandes ambitions sur le territoire ex-soviétique.

C'est précisément pour ses activités chez BTA entre 2005 et 2009 que M. Abliazov est aujourd'hui recherché par l'Ukraine, la Russie et le Kazakhstan, via mandat d'arrêt international.

/ATS


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