Les grandes puissances du G20 sont tombées d'accord samedi pour donner la priorité à la croissance à court terme lors d'une réunion à Moscou, à laquelle la Suisse a participé. Elles se sont également prononcées pour l'échange automatique d'informations fiscales.
Un accord-cadre international devrait réglementer "de manière claire les conventions bilatérales et multilatérales sur l'échange automatique de renseignements", écrit le Département fédéral des finances (DFI). Il devra être contraignant pour tous les centres financiers importants, comme le souhaitait la Suisse, précise le DFI.
Optimisation fiscale
Le contenu de l'accord-cadre doit encore être discuté au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Suisse y participera de manière active, assure le DFI. Et de spécifier que la norme internationale devra garantir le respect de la réciprocité et la protection des données, ainsi que renforcer les règles d'identification des ayants droit économiques.
Outre la fraude fiscale, les ministres se sont également penchés sur la lutte contre l'optimisation fiscale. Ils ont accepté dans son intégralité les 15 propositions formulées jeudi par l'OCDE pour empêcher les multinationales de profiter des failles fiscales et de s'affranchir très largement de l'impôt, en transférant les bénéfices, ce dont profitent plusieurs cantons suisses.
Le communiqué des ministres des Finances reste néanmoins vague sur le calendrier de mise en oeuvre.
Emploi et croissance
Face à une économie mondiale fragile, les ministres des finances du G20 ont relégué au second plan la discipline budgétaire. La "priorité à court terme est de doper l'emploi et la croissance". Une discipline budgétaire, assortie d'objectifs chiffrés, reste néanmoins un objectif à "moyen terme", ont-ils souligné.
"Le débat entre croissance et austérité semble être clos", a tranché un haut responsable américain. Tout le monde a reconnu, même en Europe, que le vrai sujet est le chômage très élevé et la période de très faible croissance, a déclaré un négociateur.
Pour atteindre une croissance à court terme, les ministres insistent sur la "réduction de la fragmentation des marchés financiers", "l'union bancaire en Europe", "le rééquilibrage de la croissance mondiale" ou encore le maintien des politiques monétaires accommodantes.