Le nouveau président d'economiesuisse reconnaît que la campagne contre l'initiative Minder contre les salaires abusifs a été un ratage. L'organisation faîtière avait perdu la votation fédérale de mars, malgré un budget de 8 millions de francs. "On n'aurait jamais dû mener cette campagne", résume Heinz Karrer dans plusieurs interviews.
Des sondages avaient montré très tôt qu'il était impossible de gagner la votation. "On ne peut guère s'opposer à l'idée que les propriétaires aient leur mot à dire sur les salaires", relève Heinz Karrer dans une interview dans le quotidien zurichois "Tages-Anzeiger".
M. Karrer assume sa coresponsabilité dans la débâcle. "J'étais au comité et ai soutenu cette campagne", ajoute-t-il dans le quotidien "Blick.
Initiative "1:12"
En novembre se profile la prochaine votation avec l'initiative des jeunes socialistes "1:12", qui vise à limiter les hauts salaires. Economiesuisse soutient la campagne des opposants, mais ne montera pas directement au front, explique son président dans une interview au "Temps". C'est l'Union suisse des arts et métiers (Usam) qui mènera la campagne.
Dans la "Berner Zeitung", il explique comment les opposants entendent gagner la votation: "Il est fondamental de montrer la différence avec l'initiative Minder". Cette dernière "donnait davantage de droits aux actionnaires. Avec l'initiative '1:12', on va vers une limitation étatique et une mise sous tutelle des propriétaires d'entreprises".
C'est la force de frappe de la place économique dans le monde qui est en jeu, c'est-à-dire le marché libéral du travail. "Il crée un environnement propice aux investissements en Suisse, que nous devons continuer à soigner", relève M. Karrer.
Heinz Karrer vient d'être nommé président d'economiesuisse. Il doit ramener le calme dans l'organisation, après le retrait du directeur Pascal Gentinetta et du président Rudolf Wehrli après la votation perdue en mars.