Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe a présenté aux dirigeants de son Parti libéral-démocrate (PLD) sa décision de dissoudre la chambre basse du Parlement, ont annoncé les médias. Il devrait par conséquent convoquer les électeurs aux urnes deux ans avant l'échéance.
M. Abe s'est exprimé lors d'une réunion extraordinaire de sa formation, au lendemain de l'annonce d'un retour de la récession qui l'oblige à différer une deuxième hausse de taxe sur la consommation.
Le Premier ministre dit avoir mûrement réfléchi et a promis de poursuivre une politique de relance au bénéfice des citoyens, tout en promettant d'assainir les finances publiques pour maintenir la confiance extérieure. "Il n'y aura pas de deuxième report", a-t-il insisté.
M. Abe devait tenir une conférence de presse dans la soirée (après-midi en Suisse). Il semble n'avoir plus guère le choix: les statistiques de croissance sont tombées lundi matin, et elles sont catastrophiques. Le produit intérieur brut (PIB) du Japon a en effet dévissé de 0,4% au troisième trimestre après -1,9% au deuxième.
Placé dos au mur, il ne devrait pas se contenter de différer à des jours meilleurs, vraisemblablement à avril 2017, un passage de la TVA à 10%, mais aussi dévoiler un énième plan de relance, de l'ordre de 2000 à 3000 milliards de yens (16,2 à 24,6 milliards de francs) afin de donner un coup de pouce aux dépenses des ménages.
La dissolution, qui devrait être actée dans la semaine, et le scrutin qui s'ensuivra probablement le 14 décembre sont censés permettre à M. Abe de se redonner toute légitimité avec un horizon tranquille pour engager de nouvelles réformes jugées indispensables.