Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a annoncé mercredi un plan destiné à mobiliser 315 milliards d'euros (près de 380 milliards de francs). pour des investissements en Europe. Il espère ainsi relancer la croissance et "remettre l'Europe au travail".
"Nous créons un nouveau 'Fonds européen pour l'investissement stratégique'" qui permettra "de mobiliser 315 milliards d'euros au cours des trois prochaines années", a déclaré M. Juncker devant le Parlement européen.
"Il est temps de lancer les travaux et de remettre l'Europe au travail. Nous n'avons pas besoin d'argent frais, mais besoin d'un nouveau départ et de nouveaux investissements", a-t-il souligné.
"Je vois des enfants dans une école à Thessalonique travaillant sur des ordinateurs flambant neufs, je vois un Français rechargeant sa voiture électrique sur l'autoroute", a déclaré le président de la Commission européenne, en évoquant de possibles projets d'investissements.
Le plan s'appuiera sur une partie du budget européen et sur la Banque européenne d'investissement (BEI), le bras financier de l'UE. Il ne sera en revanche pas alimenté par des contributions directes des Etats membres, même si la porte est laissée ouverte pour que les Etats participent.
"Les Etats membres devraient participer à ce fonds pour augmenter son efficacité", a affirmé M. Juncker en allemand, dans une adresse directe à Berlin. "Nous devons être conscients que nous avons une communauté de destin, cela implique de la solidarité avec tout le monde", a-t-il plaidé. Il a encore souligné que les contributions des Etats ne seraient pas comptabilisées dans leur déficit et leur dette.
En réaction, la chancelière allemande Angela Merkel a affirmé "soutenir sur le principe" le plan de la Commission. Mais elle a toutefois laissé entendre qu'il ne fallait trop espérer de Berlin.
L'investissement sera primordial pour faire repartir la croissance en panne en Europe, "mais ce qui est important surtout c'est dans quels projets" on investit, a déclaré Mme Merkel dans un discours au Bundestag. L'Allemagne "a vécu pendant des années au-dessus de ses moyens, mais nous mettons fin à cela", a-t-elle martelé.