Le géant déchu de la photographie Kodak est sorti de la faillite mardi après plus d'un an et demi de restructuration. Il réémerge délesté de l'essentiel des activités qui ont fait sa réputation pour se recentrer sur les services aux entreprises.
"Nous sommes sortis de faillite comme entreprise technologique d'imagerie pour les entreprises", a commenté le PDG, Antonio Perez, dans un communiqué publié au terme d'un processus qui a duré un an et demi. Elle travaillera notamment dans l'emballage, l'impression de documents promotionnels ou la communication graphique.
Le groupe va aussi faire de l'impression pour éléments numériques (cartes mères, etc) ou les produits laminés en construction et décoration.
"Kodak a finalisé les dernières étapes de sa restructuration" y compris la séparation "d'avec l'activité de tirages photo et d'impression de documentation cédés au fonds de retraite de Kodak au Royaume-Uni (KPP)", a-t-il ajouté.
KPP, qui était le plus gros créancier de Kodak, avait renoncé en avril à 2,8 milliards de dollars que lui devaient Kodak et ses filiales, contre ces deux activités pour lesquelles il avait ajouté 650 millions de dollars de trésorerie. Le fonds va les regrouper au sein d'une nouvelle société, Kodak Alaris.
Kodak a aussi cédé son site internet d'albums en ligne et commandes de tirages, ses activités de reprographie (scanners, logiciels de capture d'images, etc), et un gros portefeuille de brevets que se sont partagés Google, Apple, et d'autres groupes technologiques pour 525 millions de dollars.
Le groupe au logo rouge et jaune emploie dorénavant 8500 employés, compte des "centres de fabrication et de technologie dans dix pays" et distribue ses produits dans le monde entier.
Un déclic d'avance
La renommée de cet ex-composant de l'indice Dow Jones Industrial Average avait culminé dans les années 80 avec les slogans "toujours un déclic d'avance" ou "les voleurs de couleur", surnom de bonshommes en maillot de bain rayé rouge et blanc et palmes aux pieds des célèbres publicités réalisées par Jean-Paul Goude.
Mais le groupe de Rochester, dans l'Etat de New York a perdu son avance à l'orée des années 2000. Il a raté le tournant de la photographie digitale, en même temps que d'autres grands noms du secteur comme Polaroïd.