L'ADN des perles peut être isolé, au grand dam des faussaires

Des chercheurs suisses lancent un pavé dans la mare des faussaires. Ils sont parvenus à isoler pour la première fois l'ADN des perles, leur permettant de déterminer l'origine et l'espèce des coquillages. Une deuxième étude a par ailleurs réussi à établir l'âge de perles anciennes à l'aide d'une méthode de datation particulière.

Le commerce des perles génère des milliards et attire donc les faussaires et escrocs. Identifier l'origine des coquillages s'était jusqu'ici toujours révélé impossible, car leur patrimoine génétique ne pouvait être établi, écrit mercredi l'EPF Zurich.

Une équipe réunie autour de Bruce McDonald de la haute école a à présent réussi à isoler environ dix milligrammes de tissu provenant de perles d'élevage. Et ce grâce à un micro-forage spécial, sans détruire les perles, soulignent les scientifiques, en compagnie de confrères bâlois et lausannois, ainsi que de l'Institut suisse de gemmologie (SSEF), dans la revue en ligne "PLOS ONE".

Dans cet échantillon se trouvait assez de matériel génétique pour déterminer l'espèce des coquillages. Les perles des mers du Sud sont des "pinctada maxima", celles de Tahiti des "pinctada margaritifera", et celles d'Akoya - aussi appelés huîtres d'Akoya - des "pinctada radiata". Ces dernières constituent la sorte la plus utilisée pour l'élevage et la plus répandue à l'état sauvage.

Davantage de sécurité

La méthode pourrait être employée dans le futur pour différencier les espèces de perles entre elles et mieux documenter les parties historiques, poursuit l'EPFZ. Il en résulterait un gain en sécurité et en transparence pour les commerçants et les propriétaires de bijoux contenant des perles. Les chercheurs ont déjà entamé la procédure pour faire breveter leur découverte.

Ils aimeraient dans une prochaine étape approfondir la méthode d'extraction d'ADN, afin de déterminer l'origine géographique des coquillages.

Datation possible

Dans une deuxième étude, des scientifiques de l'EPFZ et du SSEF sont parvenus à établir l'âge de perles. Pour ce faire, ils ont recouru à la méthode du radiocarbone, courante en archéologie, qui analyse la proportion de différentes formes de carbone dans la nacre. Leurs résultats ont été publiés dans le journal spécialisé "Radiocarbon".

/SERVICE


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