L'accord de libre-échange avec Pékin n'est pas un événement anodin

La conclusion d'un accord de libre-échange entre Berne et Pékin, deuxième puissance économique au monde, n'est pas un événement anodin pour la Suisse, a estimé samedi Johann Schneider-Ammann. Le ministre de l'Economie a souligné que la Chine n'avait fait "aucun cadeau" à la Suisse.

"Je connais les Chinois en tant que partenaires commerciaux depuis vingt-cinq ans. Ils sont durs et ne nous ont fait aucun cadeau", a-t-il souligné dans une interview parue samedi dans la "Neue Zürcher Zeitung".

M. Schneider-Ammann a ajouté qu'en retour, la Suisse ne leur en avait pas fait non plus, évoquant l'envie de "faire face" à une grande puissance qui "pourrait nous écraser". "Nous sommes même allés plus loin que ce à quoi je m'attendais", a-t-il avoué.

La Suisse est le deuxième pays européen à vouloir signer un accord de libre-échange avec la Chine qui est son principal partenaire économique. Pékin et l'Islande ont paraphé un tel texte en avril.

Evolution en matière de droits de l'homme

Le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) s'est montré satisfait en ce qui concerne le développement durable et les droits de l'homme. Pékin a beaucoup évolué sur ces aspects, et ce changement doit être pris en compte, a-t-il estimé.

En janvier 2011, à l'issue des négociations avec la Chine en marge du Forum économique mondial de Davos, M. Schneider-Ammann avait précisé devant les médias que le traité avec Pékin devrait comporter des volets sociaux, écologiques et de développement durable.

Ce but a été atteint, puisque "l'accord comprend un chapitre spécialement dédié aux aspects écologiques. Un autre accord de même valeur traite des aspects sociaux", a précisé le ministre de l'Economie.

Une chance à ne pas laisser passer

Enfin, le conseiller fédéral s'est dit confiant en la ratification de ce traité par le Parlement qui "ne laissera pas passer la chance de conclure un aussi bon accord avec le deuxième plus grand marché économique du monde."

Interrogé sur les délais de sa mise en oeuvre, Johann Schneider-Ammann a précisé: "si tout se passe comme prévu, de notre point de vue, l'accord pourra être mis en application d'ici mi-2014".

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