L'autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) épingle la Banque Coop pour manipulation du cours de ses propres actions au porteur entre 2009 et 2013. Des mesures sont prises contre l'établissement. Son ancien patron Andreas Waespi écope d'une interdiction d'exercer durant trois ans.
Entre l'été 2009 et le printemps 2013, la Banque Coop s'est adonnée à des opérations de rachat de ses propres titres dans le but de contrebalancer la chute du cours, selon un communiqué de la FINMA. Le cours a notamment bénéficié d'un coup de pouce avant et après la publication des résultats, ainsi qu'en fin de mois ou d'année.
C'est une enquête approfondie quant au comportement sur le marché de diverses banques qui a révélé le pot aux roses. En mars 2014, la FINMA a alors ouvert une procédure d'"enforcement" (surveillance et application de la loi) contre l'établissement bâlois, qui a révélé de graves infractions aux dispositions prescrites par le droit de la surveillance.
Le 24 octobre, l'autorité de surveillance a mis un terme à la procédure en imposant des mesures contre l'établissement, contrôlé majoritairement par la Banque cantonale de Bâle. Parallèlement, elle a prononcé une interdiction d'exercer, limitée à trois ans, à l'encontre d'Andreas Waespi, jugé "principal responsable de cette manipulation du marché".
Selon la FINMA, ni l'établissement, "ni aucune personne y travaillant ne s'est enrichie par ce moyen". En juillet 2013, la Banque Coop a de son propre chef mis fin aux pratiques incriminées.
Dans un communiqué séparé diffusé mercredi, la banque a "pris acte" de la décision de la FINMA à son encontre. S'il "déplore" cette situation, l'établissement tient à rappeler que dans le cadre de son enquête, le gendarme des banques "n'a pas constaté de faits passibles de poursuites pénales".
Pour M. Waespi, l'interdiction d'exercer imposée par la FINMA est "infondée" et "disproportionnée", a-t-il fait savoir à l'ats dans une prise de position. Il va examiner la possibilité de faire recours contre cette mesure.
Corollaire de la sanction contre Andreas Waespi, la Banque cantonale d'Argovie va devoir se trouver un nouveau patron. L'ancien directeur général de la Banque Coop devait en effet prendre les rênes de l'établissement sis à Aarau en mai 2015.
Après l'annonce des sanctions de la FINMA, la Banque cantonale d'Argovie et M. Waespi ont décidé d'un commun accord de rompre le contrat de travail qu'ils avaient signé, a communiqué mercredi l'institut financier.