La Suisse toujours hésitante sur l'échange automatique

Les milieux politiques et économiques suisses n'ont de cesse de s'interroger sur l'échange automatique d'informations. Si la ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf doute que les 34 pays de l'OCDE se mettent rapidement d'accord en la matière, le directeur général d'UBS Sergio Ermotti se montre, lui, sceptique face à un accord avec l'Union européenne (UE)."Je suis sceptique, parce que je ne sais pas ce que nous, en tant que pays, allons recevoir en échange", déclare le Tessinois dans une interview accordée à l'hebdomadaire alémanique "NZZ am Sonntag". Et le banquier de se demander si une concession comme l'échange automatique d'informations aurait des effets positifs sur l'accès des banques suisses au marché européen.Après la décision en avril du Luxembourg d'assouplir son secret bancaire et la concession possible également de l'Autriche, la pression monte sur la Suisse. "Nous ne sommes pas dans l'UE - raison pour laquelle nous ne devons pas nous aligner impérativement sur l'UE", relève le directeur général du numéro un bancaire helvétique.Débat internationalSergio Ermotti souhaite un standard international pour davantage de clarté. Le banquier revendique un débat sur l'échange automatique avec tous les pays et places financières importants - aussi aux Etats-Unis et en Asie.Toutes les grandes places financières doivent participer à la définition et l'application de cette norme, souligne Eveline Widmer-Schlumpf dans une interview parue dans le «Tages-Anzeiger» et le «Bund» samedi. Selon la conseillère fédérale, il est clair que la discussion sur l'échange automatique d'informations sera menée au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La Suisse pourrait avoir son mot à dire dans cette organisation - contrairement à l'UE, considérée comme un pays tiers sans représentation. Mais elle n'a pas encore été impliquée dans le processus, le Conseil fédéral n'ayant pas encore pris position. Eveline Widmer-Schlumpf estime, par ailleurs, que l'échange automatique d'informations prendra davantage de temps que prévu. Les 34 pays de l'OCDE n'ayant pas la même position sur la question, des discussions difficiles sont à venir, anticipe-t-elle. /SERVICE


Actualisé le

 

Actualités suivantes