L'euro a plongé face au franc sur le marché des changes. La monnaie unique européenne flirtait avec le cours plancher de 1,20 franc pour un euro, fixé par la Banque nationale suisse (BNS), ce qui pourrait pousser l'institution à intervenir.
A la mi-journée, l'euro s'échangeait à 1,2010 franc, en baisse de 0,02% par rapport au début de matinée, après un plus bas du jour à 1,2008 franc quelques minutes auparavant. Un taux qui se rapproche de celui qui avait poussé la BNS à acheter d'importantes quantités de devises en 2011 et 2012, note Bernard Lambert, chef économiste à la division gestion de fortune de la banque genevoise Pictet.
Alors que l'euro se trouve sous pression depuis plusieurs mois, en raison de la faible reprise en zone euro et de rumeurs de futurs rachats de dettes publiques par la Banque centrale européenne, ce nouveau repli intervient au lendemain de l'annonce par la BNS du maintien de sa politique monétaire.
"Le statu quo a peut-être surpris certains investisseurs, qui anticipaient des mesures supplémentaires", relève Bernard Lambert.
Face à ces nouvelles pressions sur le franc suisse, l'institut d'émission pourrait être amené à intervenir, "principalement sur le marché des changes", par des rachats de devises, selon l'expert. "Cela devrait suffire à calmer les flux spéculatifs".
Mais la situation n'est pas la même qu'en 2012, date de la dernière intervention connue de la BNS, lorsque des rumeurs évoquaient la disparition même de l'euro, souligne l'analyste.
Quant à l'introduction de taux négatifs, "elle reste tout à fait envisageable, mais n'interviendrait que comme arme de dernier recours", selon Bernard Lambert.
La BNS a réaffirmé la veille sa volonté de maintenir le cours plancher "avec toute la détermination requise" et s'est dite prête à acheter des devises "en quantité illimitée". Confronté à un risque croissant de déflation, l'institut d'émission a aussi évoqué la possibilité prendre "des mesures supplémentaires" si nécessaire.