La compagnie Air France reste embourbée dans le conflit syndical

Des négociations qui patinent et plus de la moitié des avions qui ne décollent pas: le week-end s'annonce compliqué pour les passagers d'Air France. Les pilotes et la direction de la compagnie aérienne étaient toujours embourbés dans le conflit vendredi.

Air France a annoncé une légère amélioration du trafic pour la journée, avec "plus de 45%" de vols assurés, contre 42% jeudi. Selon la direction, au cinquième jour de mobilisation, le taux de grévistes devrait passer pour la première fois en dessous de 60%.

Ces chiffres sont contestés par le premier syndicat de pilotes, le SNPL AF Alpa (majoritaire), qui affirme recenser 80% de grévistes et 85% de vols annulés après décompte des vols opérés pour le compte des filiales ou d'autres compagnies.

Genève et Zurich à nouveau touchés

Concernant la Suisse, Air France a annoncé que seules deux liaisons sur neuf devaient être assurées de Genève vers Paris, et une sur cinq au départ de Zurich. Les neuf vols en partance de Bâle-Mulhouse à destination de la capitale française étaient maintenus.

Samedi, la compagnie prévoit d'effectuer environ 45% de ses liaisons. La Suisse ne sera, à nouveau, pas épargnée. Deux vols, sur les huit prévus, auront lieu entre Genève et Paris, un sur quatre entre Zurich et Paris, tandis que tous les vols prévus entre Bâle-Mulhouse et la capitale française sont maintenus, annonce Air France.

Plus longue grève depuis 1998

Ni les propositions de la direction, ni les appels à cesser la grève, notamment du Premier ministre Manuel Valls, n'ont entamé la détermination des pilotes. Ceux-ci mènent leur action de contestation la plus longue depuis 1998.

Le conflit est cristallisé autour de la compagnie low cost du groupe, Transavia. Pour faire face à la concurrence, le groupe Air France-KLM veut développer la flotte de cette compagnie en France en attirant des volontaires d'Air France. Il veut aussi ouvrir de nouvelles bases Transavia en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrats locaux.

Craintes de "délocalisations"

De leur côté, les syndicats redoutent un "dumping social" au sein du groupe et des "délocalisations" au détriment des emplois français.

Après avoir proposé mardi de limiter temporairement l'extension de Transavia à 30 avions en France jusqu'en 2019, Air France a mis sur la table mercredi soir une deuxième offre: conclure avec les syndicats un accord délimitant précisément les activités de Transavia.

Une proposition "largement insuffisante", a rétorqué Jean-Louis Barber, le président du SNPL. Le deuxième syndicat de pilote, le Spaf, juge aussi que cette offre n'est "pas acceptable". En dépit d'une nouvelle réunion jeudi après-midi entre direction et syndicats, la situation s'enlise. La grève pourrait se prolonger jusqu'à la semaine prochaine.

/ATS


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