La direction de "Libération" a annoncé aux salariés son intention de supprimer 93 postes. Le quotidien français, qui emploie 250 personnes dont 180 journalistes, veut aboutir à une rédaction unifiée entre papier et web de 130 journalistes.
"La crise de la presse, qui frappe cruellement les quotidiens, nous oblige à adapter nos effectifs, comme le font beaucoup de journaux en France et dans le monde", a justifié le directeur de publication Laurent Jauffrin, dans un communiqué. Il s'agit de la plus importante réduction d'effectifs dans le journal.
"La direction va ouvrir un plan de sauvegarde de l'emploi", a précisé le président du directoire, François Moulias. "A l'issue de trois mois de consultation, les salariés se verront proposer un nouveau contrat de travail s'inscrivant dans le cadre de la fusion des rédactions web et papier. Ceux qui refuseraient ce nouveau contrat seront amenés à être licenciés".
Parallèlement onze postes seront créés, a-t-il ajouté. La rédaction devrait perdre une cinquantaine de postes. Une clause de cession, soit un plan de départ volontaire, est déjà ouverte dans le journal depuis le 1er août. Mais jusqu'ici seul une douzaine de personnes se sont portées volontaires.
Laurent Joffrin a annoncé quatre projets pour "Libération", notamment une refonte du site Liberation.fr avec une rédaction unifiée papier et web de 130 journalistes, qui travailleront sur tous les supports. Tous les contenus du journal seront diffusés en ligne, en mode payant.
Le quotidien papier doit aussi connaître un "profond renouvellement", avec une nouvelle formule au premier semestre 2015. La direction évoque aussi des "activités nouvelles", comme des forums et des suppléments. Elle veut aussi transformer le mensuel "Next".
"Cette réduction doit nous conduire à une exploitation bénéficiaire à la fin de 2015. L'indépendance du journal est à ce prix", ajoute-t-il.
"Cette diminution du nombre des salariés a été calculée de manière à nous donner les moyens de poursuivre notre tâche dans ces conditions réalistes. Une fois effectuée, elle sera aussi l'occasion d'un nouveau départ, fondé sur une transformation complète de notre entreprise", conclut Laurent Joffrin.
Au bord de la faillite, "Libération" a été renfloué fin juillet à hauteur de 18 millions d'euros (21,8 millions de francs), apportés principalement par le milliardaire Patrick Drahi, patron du groupe Altice (Numericable, SFR).