La presse romande estime lundi que le rejet de la hausse de la vignette ne change rien au fait qu'il faudra bien payer le prix pour améliorer le réseau routier. Elle est en revanche divisée sur l'interprétation du rejet de l'initiative 1:12 dans la perspective d'une votation sur le salaire minimum.
"Ce n'est pas en disant non à tout qu'on garantira le maintien d'un réseau routier digne de ce nom", écrit "Le Temps". Il souligne que "le dossier n'est pas clos" et qu'il faudra obligatoirement s'entendre sur un financement additionnel.
Pour "24 heures" et "La Tribune de Genève", "Le non tonitruant et massif des urnes ne dessine aucune solution concrète pour améliorer le réseau routier". Or, "le constat s'annonce implacable: il manque des milliards partout pour financer les projets de transports ces prochaines décennies."
"Le Quotidien Jurassien" relève lui aussi que "la mobilité a un prix". Mais il ajoute que "ce prix doit être manié avec prudence pour ne pas rebuter le contribuable-automobiliste". "Le Parlement a fait une grosse erreur de ne pas retenir une augmentation plus modérée".
Pour "La Liberté, "le refus de la vignette à 100 francs n'atténuera pas la ponction" et "Doris Leuthard a déjà annoncé la douleur: 12 à 15 centimes de hausse de la taxe sur l'essence!" Dans ce cas, "les régions les moins habitées du pays, donc les moins bien desservies en transports publics, seraient les plus sollicitées".
"L'Express" et "L'Impartial" ont des préoccupations plus régionales. "Un oui neuchâtelois aurait amélioré considérablement la position de nos autorités quand elles devront aller négocier à Berne le subventionnement des importants travaux routiers qui nous attendent".
Quand à l'initiative 1:12, "24 Heures" et "La Tribune de Genève" sont convaincus qu'il s'agit d'un "autogoal" du Parti socialiste. Cet échec "laisse la gauche et les syndicats bien mal en point". Les deux quotidiens estiment que "la large victoire de la droite lui offre un avantage imparable à l'heure d'entamer la campagne autrement plus importante du salaire minimum".
Pour "La Liberté" également, "la vigueur du rejet de l'initiative 1:12 (...) gonflera les voiles (...) des opposants à l'inititiative de l'Union syndicale". "Le Quotidien Jurassien" en revanche n'est "pas sûr que ce net rejet augure d'un refus du salaire minimum". Il relève que "l'Allemagne d'Angela Merkel va l'introduire et ce pas franchi outre-Rhin aura un impact sur la Suisse."
"Le Courrier" estime en revanche que le résultat est d'"espoir" pour le salaire minimum. Si 34,7% des Suisses ont soutenu cette initiative, "ils devraient être plus nombreux encore à exiger un salaire qui permette de vivre et non plus seulement de survivre".
"Le Temps" place ce rejet dans une autre perspective. Constatant que "la rudesse de la concurrence économique alarme de larges couches de la population", il relève que "la fermeture des frontières apparaît à beaucoup comme un remède simple, aussi efficace que l'initiative 1:12". Par conséquent, "une autre bataille s'engage. Combattre l'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse".